Les étables à bétail sous haute protection «964 bovins ont été abattus et 214 foyers infectés ont été détectés par les services de contrôle vétérinaire», a affirmé le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodil Ferroukhi. Le ministère de l'Agriculture se veut rassurant quant à l'épidémie de fièvre aphteuse. Lors d'une conférence de presse animée par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodil Ferroukhi et Kamel Boughanem, directeur des services vétérinaires au même ministère, ces deux responsables ont fait le point sur une situation qu'ils affirment «maîtrisable et non alarmante». M.Ferroukhi a tout d'abord rassuré les citoyens sur le fait que cette maladie n'était pas transmissible à l'homme. «Cette maladie ne touche que le cheptel. Il n'y a aucun risque de contamination pour l'homme. La viande des animaux abattus peut être consommée sans aucun risque», a-t-il assuré avant de réfuter toute perturbation du marché ou augmentation des prix. «Il faut savoir que pour le moment, le nombre de bovins touchés est faible, seules 964 têtes ont jusqu'à maintenant été abattues sur un cheptel national de plus de 2 millions de têtes, et 10 autres ont été détruites (enfouies ou incinérées)», a-t-il souligné. «Il est vrai que 17 wilayas ont été touchées et déclarées infectées, mais dans certaines de ces wilayas le nombre d'animaux abattus est très faible. D'ailleurs, seulement 214 foyers infectés sont détectés», a-t-il soutenu. «La production de lait en sachet ne sera, elle aussi, pas affectée par la maladie, car il y a suffisamment de stocks de poudre de lait importée, même si la production de lait cru estimée à 800 millions de litres en 2013 va reculer», a-t-il poursuivi. Pour mieux appuyer les propos de son secrétaire général, le directeur des services vétérinaires (DSV) a fait savoir que 75% du cheptel bovin est vacciné contre la fièvre aphteuse et de ce fait, ne risque rien! «Nous avons plus de 1600.000 têtes vaccinées sur les deux millions que compte notre cheptel bovin national», atteste M.Boughanem. «Nous avons vacciné 850.000 têtes entre 2013 et avril 2014. Et au mois d'avril de cette année, quand l'épidémie de fièvre aphteuse a touché la Tunisie, nous avons vacciné 900 000 autres têtes», a-t-il ajouté en précisant que le vaccin était gratuit. Il a fait savoir aussi que l'Algérie doit recevoir au courant de la semaine prochaine une nouvelle quantité de vaccins pour continuer à immuniser le reste du cheptel. «Des maquignons ont importé illégalement des bêtes contaminées...» Le DSV a également tenu à rassurer quant à la contamination des ovins. «Le virus de la fièvre aphteuse qui a frappé l'Algérie est de type C. C'est un virus qui peut toucher les ovins, mais il a une préférence pour les bovins. Pour l'instant, aucun cas d'ovin contaminé n'a été signalé, mais on reste sur nos gardes, si un seul cas est signalé, nous allons entamer une campagne de vaccination», a-t-il garanti comme pour objecter les menaces qui pèsent sur l'Aïd El Adha. Pour revenir à l'origine de l'épidémie, les deux responsables ont fait savoir que l'enquête épidémiologique a révélé que la maladie est d'abord apparue dans la commune de Bir El Arch à Sétif, à la suite de l'introduction frauduleuse de bovins d'engraissement de Tunisie, effectuée par des maquignons «sans scrupules dont le seul but était le gain facile». «Ces taurillons destinés à l'abattage ont été vendus dans le marché à bestiaux de Bouira causant la propagation de la maladie dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Bordj Bou Arréridj, avant d'atteindre les autres wilayas que sont, Constantine, Médéa, Khenchela, Batna, Jijel, Blida, Chlef, Djelfa, Souk Ahras, Boumerdès et Annaba», ont-ils attesté. «Pis encore, ces maquignons n'ont même pas pris la peine de signaler aux services vétérinaires la maladie, préférant jeter les bêtes mortes dans les décharges publiques. Ce qui a grandement contribué à la propagation de l'épidémie», ont-ils fait savoir. Néanmoins, ils ont estimé que la propagation de la maladie est limitée grâce aux initiatives du ministère de l'Agriculture et à la contribution des éleveurs. Concernant les indemnisations des éleveurs, M. Ferroukhi a affirmé que ces derniers seront indemnisés, même s'ils n'ont pas contacté de police d'assurance. L'éleveur, dont le cheptel a été contaminé par cette maladie virale qui touche le bovin, bénéficie d'une indemnisation de 100% pour tout bovin atteint du virus de la fièvre aphteuse. 80% du prix réel du marché sont octroyés par le ministère et 20% le sont après abattage et vente de la viande. Selon Fodil Ferroukhi, la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) propose plusieurs produits dans le cadre de la couverture d'assurance, pour aider les agriculteurs à éviter les pertes induites par les catastrophes naturelles ou des maladies. Il a déploré l'absence d'une culture des assurances, chez les agriculteurs malgré la disponibilité de plusieurs produits, affirmant que le ministère de l'Agriculture oeuvre à développer ce secteur à travers une sensibilisation des agriculteurs et la mise en place de mécanismes économiques modernes. L'absence énigmatique du ministre Alors que le ministre de l'Agriculture était annoncé pour animer la conférence de presse sur la situation de l'épidémie de fièvre aphteuse, à la surprise générale, c'est son secrétaire général et le directeur des services vétérinaires qui se pointent. Point de ministre! Ce qui a suscité l'interrogation de l'assistance vu la gravité de la situation. Le ministre avait-il peur d'affronter la presse? Ne voulait-il pas perturber son week-end? Ou plus grave encore, est-il parti en vacances comme certains membres du gouvernement? Mystère et boule de gomme...