La lutte contre le terrorisme transfrontalier, en relation avec les narcotrafiquants et la criminalité organisée, s'impose en priorité pour l'Afrique qui a décrété la mobilisation générale. Au regard de la situation explosive prévalant en Libye et de la recrudescence des attaques terroristes commis au Nord malien et au Nigeria par les démembrements locaux de l'internationale terroriste, le défi de la sécurité collective et de la stabilité, indispensable pour le développement régional, a constitué un axe majeur des travaux du Conseil de la paix exprimant, lors de sa 449e réunion tenue lundi dernier dans la capitale éthiopienne, sa « profonde préoccupation ». Face à la menace croissante des coreligionnaires d'El Qaïda, en passant par Boko Haram et autres filiales d'Ansar Charia sévissant en Libye et en Tunisie, le Conseil africain veut s'appuyer sur les cadres légaux de la riposte commune organisée, dûment représentée par le Processus de Nouakchott et la rencontre de Ouagadougou (19 et 20 mai) dont il est attendu les conclusions pertinentes et opérationnelles de la 5e réunion des chefs des services de renseignements et de sécurité des pays de la région sahélienne. Le volet de la coordination internationale, traité dans le cadre de la plateforme ministérielle établie en novembre 2013 associant les efforts de l'UA et des Nations unies, et le renforcement de la mission de la Misahel (Mission de l'UA pour le Mali et Sahel), ont été débattus. La bataille sécuritaire constitue un élément central dans la stratégie globale de bonne gouvernance et du développement de la région sahélienne. Ce sont « les axes prioritaires » qui appellent à la consolidation de l'Etat de droit, au renforcement des institutions démocratiques et au développement de la coopération régionale fondée sur des projets d'infrastructures, de l'insertion socioéconomique des jeunes et des femmes, du développement agricole et pastoral et du soutien à la résilience des populations.