Les dessertes sur Montréal, Madrid, Lille, Moscou, Rome, Marseille, Nice, Lyon, Toulouse sont à l'heure. Seule ombre au tableau : les vols vers Paris (aéroport d'Orly) sont retardés. Même la compagnie allemande Lufthansa affiche un retard de son vol en partance pour Francfort. Il est 10h30. L'enceinte aéroportuaire grouille de monde. Les guichets d'enregistrement des compagnies aériennes sont pratiquement pris d'assaut. Farida Lebdiri, installée avec sa petite famille à Montréal depuis 1998, peut souffler. Elle vient d'en finir avec les formalités du voyage. « Ces derniers temps, on n'a pas cessé de parler des retards et des vols annulés d'Air Algérie. J'avais vraiment peur, d'autant que mon départ coïncide avec la reprise de mon travail et l'inscription de mes enfants à l'école, mais tout s'est bien déroulé », dit-elle. Farida vient en Algérie, tous les deux ans. Elle est éducatrice dans un centre pour enfants. Habiba L., originaire de Khenchela, faisait la queue avec sa fille au niveau du guichet d'embarquement pour Orly. « On est habituée au retard des vols d'Air Algérie, mais je vois qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas, justement, ce qui n'est pas habituel, surtout avec tout ce qu'on dit de cette compagnie. Le vol est prévu à 15h et on a déjà commencé l'enregistrement », note-t-elle. Mais pour Habiba, le problème ne réside pas dans les retards, mais plutôt dans les tarifs. « Les émigrés vivent dans la misère, à l'exception des cadres. Mon salaire ne dépasse pas 1.200 euros et j'ai à ma charge quatre enfants. Je suis obligée de rendre visite à mes parents chaque été. Je n'ai jamais voyagé avec tous mes enfants, je n'en ai pas les moyens, car les billets sont chers », a-t-elle déploré. Abdelkader, un jeune de Tiaret, préfère voyager avec la compagnie Aigle Azur, « vu qu'elle respecte les horaires ». « Cela fait des années que je ne prends pas les vols d'Air Algérie. Les retards sont récurrents et les voyageurs n'en sont pas informés en temps réel. Pourtant, la ponctualité, c'est ce qui fait la différence », a-t-il assené. Même avis de Meriem, médecin à Paris, qui se dit « déçue » par la dégradation du service de la compagnie Air Algérie. « Malgré le crash au Mali, on est resté fidèle à Air Algérie. On croyait à l'amélioration du service, notamment à l'occasion de la saison estivale, mais sur le terrain, on n'a pas constaté de changement. On est confronté aux files d'attente. Je crois qu'il faut vraiment revoir la gestion de la flotte », a-t-elle estimé. Alger-Istanbul, un calvaire pour les voyageurs L'arrivée du vol AH 3019 reliant Istanbul à Alger est prévu à 4h, mais l'avion n'atterrira sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediène qu'aux environs de 11h. Les passagers étaient indignés. « La compagnie Air Algérie n'a pas daigné nous expliquer ce retard. Les familles ont été obligées de dormir à l'aéroport, sans qu'aucune explication ne leur soit fournie, c'est inadmissible », a déploré Moumen, un commerçant, originaire de Sidi Khaled (Biskra). Un homme d'affaires turc et son épouse accompagnés de leurs deux enfants étaient à l'aéroport d'Istanbul trois heures avant le décollage. « On nous a demandé de patienter sans nous inscrire sur la liste d'attente, selon les normes internationales. L'agent du guichet me propose après plus d'une heure, trois billets alors qu'on est quatre, c'est incroyable, un siège pour deux enfants, du jamais vu ! Il fallait insister pour avoir tous les billets. Le retard ? On s'est habitué mais le pire est le menu qui est toujours le même », a signalé ce Turc, installé en Algérie.