A ssi el Hilani a fait son entrée avec sa célèbre chanson « Lebnan ya baladana » modifiant les paroles en « Ghaza ya baladana, L'Jazayir ya baladana, ya farhat waladana ». Les membres de l'orchestre portaient des t-shirts noirs personnalisés avec le mot Palestine en arabe, une manière d'exprimer leur solidarité pour Ghaza à qui toute la manifestation est dédiée. « Je suis libanais et je vous félicite pour votre solidarité, ce qui ne m'étonne pas de la part des Algériens, du pays de la dignité », a tenu à dire Assi El Hilani avant de poursuivre son concert. L'artiste a charmé l'assistance durant plus d'une heure avec ses chansons connues par le public, telles « Ana Bedi Hibak Bel Arabi », « Saalouni idha kount b hibak », « El Hawa Tayer », « Rahet w chou beydal ghir el'ham », « Ya Nakira l'maarouf », « Ya Dayiin essabar, win essabar nelkah », « Mali sabar ya nes », « jen jenouni » et, surtout, « Wani Marik Marit ». Au moment de l'interprétation de cette dernière, les femmes lançaient des youyous et des cris de joie. Un enfant est monté sur scène et lui a offert le drapeau algérien qu'il portera sur ses épaules en enchaînant avec « Ahlifou Bi Samaha wa Bitourabiha », une chanson dédiée à l'Algérie. Un des moments forts de la soirée fut la prestation d'un joueur de tambour qui jouait d'une manière fort habile de son instrument lors de l'interprétation d'une chanson folklorique suivie d'une immense clameur déchira la nuit de Djemila. « Ghaza, Ghaza », clamèrent des milliers de voix. L'artiste a terminé son show en rendant un hommage appuyé à l'Algérie. Une pensée pour les autres victimes Nous avons approché la vedette libanaise dans les coulisses. « La chanson que j'ai chantée pour Ghaza est sur les chaînes arabes. Lui offrir ma voix est une chose évidente. J'ai toujours été heureux de participer au festival de Djemila, mais je le suis encore plus cette année », nous a-t-il déclaré. « Je dis non à la guerre et oui à la liberté et j'ai une pensée pour toutes les populations qui souffrent dans des pays comme la Libye, la Syrie, l'Egypte et l'Irak. » « Ce festival nous a permis de partager l'amour et la paix. Tous les artistes arabes qui participent à ce spectacle ont le même but et j'espère que ça peut aider », a-t-il tenu à dire. Le spectacle a continué encore durant quelques heures avec les chebs Amine TGV et Soltan. Ce dernier a scandé, avec rage, tout en versant des larmes, des paroles d'une chanson qu'il a écrite contre les sionistes. « C'est en voyant tout ce qui se passe à Ghaza qu'on se rend compte de la valeur du million et demi de martyrs que l'Algérie a perdus. Le paradis appartient aux martyrs, le paradis appartient aux Palestiniens », s'est écrié Soltan, faisant son entrée sur scène en scandant : « Khaybar Khaybar Ya Yahoud, Jaychou Mohamed Sa yaoud ». Le chanteur est à la fois triste et optimiste. « Je trouve que la position des Algériens a montré la noblesse de notre pays. J'espère que tous les pays arabes en feront autant », nous a-t-il confié. « Pour l'instant, ils sont en manque d'union pour stopper tout ce qui se passe mais je souhaite tout de même que celle-ci se réalisera un jour. »