Depuis des années, les ministères de la Solidarité et de la Jeunesse et des Sports se sont occupés de jeunes du Sud pour leur offrir des séjours en bord de mer. Les wilayas côtières sont sollicitées pour faciliter le séjour de ses enfants dont certains ne connaissent la bleue qu'à travers le petit écran. Ils sont âgés entre 8 et 12 ans et découvrent pour la première fois un autre genre de vie, de nouveaux paysages. Quelques jours en bord de mer suffisent à briser la morosité ambiante qui les étouffe. Un programme est tracé pour accompagner ces jeunes quotidiennement. Baignades, visites de vestiges ou de musées, jeux, théâtre, danse, le tout encadré par des moniteurs formés pour mener à bien cette mission délicate. Pour ces jeunes du Sud, partir en colonie de vacances, c'est sortir de son cadre de vie quotidienne et découvrir d'autres repères. Les colonies de vacances leur permettent d'acquérir une plus grande capacité d'adaptation, un élément indispensable d'insertion et d'action dans le monde moderne. Le ministère des Sports se mobilise « Les colonies de vacances ont incontestablement marqué notre mémoire collective. Nous voulons faire partager les mêmes expériences et les mêmes émotions à nos enfants », témoigne un père de famille. Cette formule profitait surtout aux couches moyennes qui sont généralement employées dans des sociétés nationales ou les services d'action sociale étaient dynamiques et disposaient de grands moyens. Ce qui a contribué au succès des colonies de vacances, c'est le fait que les enfants gagnaient en maturité, en autonomie. L'expérience de la vie en collectivités autour d'adultes, formés aux besoins spécifiques des jeunes enfants et adolescents, disposant d'un savoir pédagogique, permettait aux jeunes de se développer dans le respect des règles communes. Elles offrent aux enfants de familles de catégories sociales moyennes et modestes la possibilité de prendre des vacances. Cette année, d'après les statistiques du ministère de la Jeunesse, ils sont plus de 150.000 jeunes du Sud à bénéficier de colonies de vacances. Près de 30.000 jeunes originaires des autres régions du pays auront également le même privilège. Pour le gouvernement, c'est une forme de lutte contre la précarité et l'exclusion par la promotion des loisirs. Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi a annoncé la mise en place d'un programme intitulé « Plan bleu » qui touche toutes les wilayas du littoral et prendre en charge l'ensemble des jeunes des communes situées loin des plages. Il s'agit de prendre en charge les jeunes non structurés des quartiers éloignés des plages et d'initier en leur faveur des activités pédagogiques et de loisirs, a-t-il ajouté. M. Tahmi a annoncé, en outre, un autre Plan bleu qui concerne les 48 wilayas et touchera toutes les infrastructures aquatiques, notamment les 250 piscines réparties à travers le territoire national. « Nous allons organiser des activités en faveur des jeunes des quartiers à travers les structures de la jeunesse et des sports en collaboration avec les APC, les daïras, les wilayas et les autres institutions de l'Etat », a expliqué le ministre. M. Tahmi a, en outre, appelé à exploiter toutes les infrastructures relevant du secteur de la Jeunesse et des Sports autour desquelles il est possible de créer, a-t-il dit, des activités et des programmes beaucoup plus pédagogiques que des loisirs pour les jeunes durant les week-ends et les autres jours de la semaine. En plus des activités pédagogiques et de loisirs, ces opérations ont permis, en 2013, d'offrir des emplois à 11.084 jeunes chômeurs ou étudiants, selon le ministre. Les directions de la jeunesse et les sports (DJS) à l'échelle des wilayas ne se croisent pas les bras. Ainsi, dans la wilaya d'Adrar, plus de 900 enfants des communes et des associations de jeunesse et sportives de la wilaya bénéficieront de colonies de vacances sur le littoral. En plus de 50 places pour les associations de jeunesse, de 130 autres pour les ligues de wilaya, ainsi que 4 à 5 places seront réservées au profit des enfants structurés dans les 54 établissements relevant du secteur. Tout a été pris en charge du point de vue logistique pour accueillir les « estivants » dans de bonnes conditions. Le transport leur est assuré, à travers cinq vols, vers la ville côtière de Ténès dans la wilaya de Chlef, en vertu d'un accord avec l'agence nationale de loisirs des jeunes (ANALJ) qui a bénéficié d'un soutien du gouvernement pour assurer le transport aérien des jeunes colons du Sud. L'opération se poursuit dans de bonnes conditions avec des séjours de 15 jours pour chaque contingent, encadré par des moniteurs et des cadres de la DJS. Le secteur s'attend à un autre quota au profit des étudiants universitaires, suite aux directives du ministère de tutelle qui leur a réservé quelque 200.000 places de camping à travers le pays.