Le cessez-le-feu permanent, décrété mardi dernier, dans la bande palestinienne de Ghaza, a été respecté dans la nuit et la journée suivantes, mettant fin à une guerre qui a fait 2.139 morts, en majorité des civils palestiniens. Cet accord, conclu grâce à une médiation égyptienne, doit alléger le blocus imposé à Ghaza depuis 2006. Ce qui nécessite la réouverture des points de passage entre cette enclave, Israël et l'Egypte, pour permettre l'acheminement d'une aide humanitaire, de matériaux de construction et la réparation des systèmes d'eau, d'électricité et de téléphonie mobile. La limitation de la zone de pêche à 3 miles nautiques devant être levée pour passer à 6 miles (11 km) puis à 12, selon le chef de la délégation palestinienne, Azzam al-Ahmed. Dans un second temps, un mois après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israéliens et Palestiniens devraient entamer, au Caire, des négociations sur les questions sensibles dont la construction d'un port à Ghaza, la libération de détenus et l'exigence israélienne de démilitariser la bande. Toutes les exigences ont été satisfaites. Ce qui permet à Hamas de crier victoire. Le mouvement islamiste palestinien a assuré avoir défait « la légende de l'armée israélienne qui se dit invincible ». Du côté israélien, Liran Dan, un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, tente de minimiser le revers en affirmant avoir porté au Hamas « les coups les plus durs depuis sa création » et en lui faisant subir « une défaite militaire et politique ». Cette déclaration est, cependant, loin de convaincre la plupart des éditorialistes de la presse israélienne et les dirigeants de la droite. « Au lieu d'ouvrir la voie à une suppression de la menace venant de Ghaza, nous posons les bases du prochain conflit, au Liban ou à Ghaza », accuse le quotidien Yedioth Ahronoth. Le ministre du Logement, Uri Ariel, membre du parti d'extrême-droite Foyer Juif, a tout de même estimé que la coalition gouvernementale n'était pas menacée, à court terme, par l'issue de la guerre. Au niveau international, l'heure est à la satisfaction générale. Ainsi, si le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a espéré que le cessez-le-feu seraitî un « prélude à un processus politique », le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a exprimé le souhait que cette nouvelle trêve tienne. Dans la région, la « victoire » du Hamas qui « a mis à genoux le régime sioniste » a été saluée par l'Iran, alors que le Qatar estime que l'accord aidera à « mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et à réaliser ses demandes légitimes ».