Des millions de Palestiniens et d'Israéliens dans et autour de la bande de Gaza ont défilé dans les rues à coups de klaxons, de feux d'artifice et de drapeaux des mouvements palestiniens déployés dans la nuit de mardi pour célébrer l'entrée en vigueur, mardi à 19h00 locales (16h00 GMT), de l'accord sur un cessez-le-feu permanent conclu entre les Palestiniens et les Israéliens. Cet accord, que les Palestiniens qualifient de victoire, - obtenu grâce à la médiation de l'Egypte, mais aussi aux efforts diplomatiques des Etats-Unis et du Qatar - prévoit notamment l'ouverture des passages entre Israël et la bande de Gaza et un allègement du blocus imposé depuis 2006 par Israël. Selon le chef de la délégation palestinienne, Azzam al-Ahmed, devrait immédiatement entrer en vigueur "l'ouverture des passages pour des besoins humanitaires et des vivres, pour du matériel médical et tout ce qui va permettre de réparer les systèmes d'eau, d'électricité et de téléphonie mobile". Il s'agit également de d'étendre la limitation de la zone de pêche (actuellement à 3 milles nautiques), à 6 milles (11 km) puis à 12. Mais les questions les plus sensibles, comme la libération de prisonniers palestiniens, l'ouverture d'un aéroport à Gaza et du port maritime, ou la démilitarisation de l'enclave palestinienne, et autant de points de divergences entre Palestiniens et Israéliens, restent en l'état. Celles-ci doivent être discutées lors de pourparlers prévus au Caire sous un mois. Aucun détail n'a cependant filtré sur la possible reprise des exportations depuis l'enclave palestinienne ou sur les importations de matériel de construction à Gaza. Près de 55 000 maisons ont été touchées par les frappes israéliennes, dont au moins 17 200 totalement ou quasi-totalement détruites, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Le Hamas, qui a infligé à l'armée israélienne ses plus lourdes pertes depuis 2006 avec 64 soldats tués, a revendiqué la "victoire", assurant avoir défait "la légende de l'armée israélienne qui se dit invincible" et obtenu l'allègement du blocus, principale revendication des Palestiniens. Pour sa part, Netanyahu a crié également victoire. Son porte-parole a proclamé à la radio militaire que le Hamas a "reçu les coups les plus durs depuis sa création" et "subi une défaite militaire et politique". "Le Hamas n'a rien obtenu de ce qu'il exigeait", a ajouté le porte-parole. Mais la presse israélienne est loin de partager ce satisfecit en voulant pour preuve la crise au sein du gouvernement de Netanyahu qui l'a poussé à passer outre le vote des faucons de son cabinet de sécurité, pour donner son feu vert au cessez-le-feu. Les réactions favorables à cet accord de trêve n'ont pas tardé au niveau international, notamment de la part du secrétaire d'Etat américain John Kerry qui a salué l'accord, espérant que cette nouvelle trêve tienne, tout comme le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a espéré que le cessez-le-feu sera un "prélude à un processus politique". Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dit espérer un cessez-le-feu "durable", et engagé Israéliens et Palestiniens à "poursuivre les discussions menées sous les auspices de l'Egypte pour parvenir à une solution durable, répondant aux exigences de levée du blocus à Gaza et de sécurité d'Israël". L'Iran a salué la "victoire" des Palestiniens qui "a mis à genoux le régime sioniste", tandis que le Qatar, l'un des principaux alliés du Hamas, a espéré que l'accord aidera à "mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et à réaliser ses demandes légitimes". A. R. Nom Adresse email