Un accord sur un cessez-le-feu permanent a été conclu entre les Palestiniens et l'occupant israélien. Cette trêve durable intervient après 50 jours d'agression israélienne contre l'enclave de Ghaza, faisant plus 2 130 morts palestiniens, dont la plupart sont des civils et 64 soldats israéliens. Cette trêve a été officiellement confirmée mardi par le président palestinien Mahmoud Abbas. Elle rentrera en vigueur à 19h locales (16h GMT), selon l'agence officielle égyptienne Mena. Ce cessez-le feu est le fruit des longues négociations avec la médiation de l'Egypte. L'accord prévoit «un cessez-le-feu permanent» et «la levée du blocus» imposé par Israël sur la bande de Ghaza depuis 2006, la principale exigence des Palestiniens. Cela implique l'ouverture des points de passage entre Israël, Ghaza et l'Egypte «afin d'assurer l'entrée rapide de l'aide humanitaire, des secours et des moyens de reconstruction», selon Le Caire, ainsi que l'extension de la zone de pêche pour les Ghazaouis. Dans un mois, l'Egypte réunira à nouveau les deux parties pour discuter des points plus litigieux comme la construction d'un port dans la bande de Ghaza, la libération de prisonniers palestiniens ou la remise des corps de soldats israéliens.Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souhaité mardi que l'accord de cessez-le-feu entre les Palestiniens et les Israéliens dans la bande de Ghaza soit «durable» et qu'il ouvre la voie à un «processus politique» entre Israël et les Palestiniens. Il a appelé les Israéliens et les Palestiniens à «assumer leurs responsabilités» et a estimé que «la moindre violation du cessez-le-feu serait tout à fait irresponsable». Mahmoud Abbas a prévenu que les Palestiniens ne s'engageraient pas dans de nouvelles «négociations brumeuses». «Ghaza a subi trois guerres. Celle de 2008/2009, 2012 et 2014, devons-nous nous attendre à une nouvelle guerre dans un an ou deux ? Et jusqu'à quand la question palestinienne restera sans solution ?» a-t-il lancé. La direction palestinienne se prépare à exiger que la communauté internationale fixe une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens. Si leur exigence n'était pas entendue, disent-ils, ils adhéreront à la Cour pénale internationale (CPI), ce qui leur permettrait de poursuivre des responsables israéliens sur le déroulement des opérations dans la bande de Ghaza. Une démarche qualifiée de «missile diplomatique» par un ministre israélien. Des mouvements de joie et de liesse ont été entendus dans les rues de Ghaza juste après l'entrée en vigueur de la trêve. Le mouvement islamiste du Hamas, qui a infligé à l'Etat hébreu ses plus lourdes pertes depuis 2006 avec 64 soldats tués, a revendiqué la «victoire» après cet accord qui a abouti après une série d'échecs. Moussa Abou Marzouq, le numéro deux du mouvement de résistance Hamas qui faisait partie des négociateurs palestiniens, a indiqué sur sa page Facebook que l'accord était «une victoire pour la résistance». Un porte-parole du Hamas à Ghaza, Sami Abou Zouhri, a précisé que l'accord de cessez-le-feu est le fruit de «contacts menés par le chef de la délégation palestinienne Azzam al-Ahmad, avec les dirigeants du Hamas, du Jihad islamique et des autres mouvements palestiniens à Ramallah, à Ghaza et au Qatar, ainsi qu'avec l'Egypte et des parties régionales et internationales».