Dès l'ouverture de la porte, c'est la bousculade pour « arracher » le ticket. D'habitude, le billet est retiré automatiquement d'un distributeur mis à la disposition du public. Mais la machine est en panne. Sur un tableau lumineux défilent les numéros. A 8h, il affichait le nombre de 720. Déjà ? Un fonctionnaire explique que les numéros datent de jeudi. La salle d'attente est comble et les guichets pris d'assaut. « Les lieux sont assiégés chaque jour par les citoyens venus retirer leurs extraits d'acte de naissance et autres documents administratifs. A l'occasion de la rentrée scolaire, l'état civil est quasiment submergé », indique un agent de sécurité. Face à cette situation, les préposés aux guichets étaient débordés face aux centaines de citoyens, contraints de patienter. « Je suis là depuis 7h du matin, j'ai eu le numéro 872, il est 10 h passées et je n'ai pas encore reçu mes extraits de naissance. J'ai remis l'ancienne copie de mon extrait au préposé, mais des gens venus bien après moi ont retiré leurs documents alors que moi j'attends toujours », lance une vieille dame née au Maroc à un agent de guichet. Le chef de service, présent sur place, lui suggère d'attendre son tour. Une autre dame venue de Constantine demande au fonctionnaire d'être plus rapide. « S'il vous plaît, j'ai un long chemin à faire, je dois enregistrer mon mariage », supplie-t-elle. « Chaque fois, c'est le calvaire au niveau de ce service. La dernière fois j'ai raté mon avion. En principe, on doit ouvrir des antennes au niveau des wilayas ou renforcer le personnel, notamment à l'occasion des rentrées sociale et scolaire. Ce serait une manière de lutter contre la bureaucratie », constate une femme mariée en France. « Je suis venue pour retirer mon extrait de naissance n°12 pour ensuite enregistrer mon mariage au niveau de l'APC, et revenir ici pour me faire délivrer le S12 », précise-t-elle. De même pour Mohamed, né en Tunisie et résidant à Annaba qui prend à témoin les présents : « Je suis venu mercredi vers 13h mais on a refusé de me donner un ticket de file. Un agent m'a demandé de revenir le dimanche. Ce n'est pas normal, car avec tout ce monde je ne vais pas m'en sortir, du fait que je dois déposer mon dossier demain matin à 10h ». Le calvaire des citoyens du Sud continue Des citoyens venus des wilayas d'Adrar et Tamanrasset se sont déplacés malgré la cherté des billets d'avion, alors que le ministère de l'Intérieur avait pris la décision pour permettre à ces citoyens d'obtenir leurs documents sans se déplacer au ministère des Affaires étrangères, grâce à la désignation officielle, dans chaque wilaya, de fonctionnaires dûment habilités et chargés de recueillir les demandes d'actes d'état civil et de les déposer directement au ministère des Affaires étrangères. « Le correspondant existe, mais il ne peut se déplacer chaque semaine à Alger. Alors, on doit attendre plus d'un mois pour avoir nos documents. On a voyagé par avion, car ma mère ne peut supporter le voyage par route. On était dans l'obligation, donc, de réserver deux chambres d'hôtel à Alger-Centre pour 4. 000 DA la nuitée », a déploré un jeune Targui qui accompagnait sa mère âgée. De même pour un citoyen venu de la wilaya d'Adrar : « On n'est pas au courant de cette disposition du ministère et au niveau de ce service, on exige la présence de l'intéressé lui-même qui doit présenter sa carte d'identité. On permet juste aux parents le retrait des extraits de naissance de leurs enfants ». Dimanche dernier, ils étaient plus de sept citoyens venus des régions du Sud pour retirer leurs documents administratifs. Erreurs... Des citoyens ont pris leur mal en patience, notamment avec les erreurs administratives répétées. Une femme née en Egypte est revenue, affolée, au guichet. « Vous avez fait erreur monsieur, c'est une fille que vous avez mentionnée au sexe masculin ». Un autre citoyen venu de Batna interpelle le préposé au guichet : « Il faut corriger mon nom, je m'appelle M... ». Plusieurs erreurs ont été constatées par des citoyens sur place. « C'est votre faute. Soyez plus disciplinés pour qu'on puisse travailler convenablement et correctement », a lancé un fonctionnaire.