Des dizaines de citoyens sont venus à notre bureau pour se plaindre d'une forme bureaucratique nouvelle initiée au niveau du tribunal de Hadjout dans la wilaya de Tipasa. En effet, plusieurs cas ont été signalés par de nombreux habitants de cette localité où les préposés au guichet du palis de justice ne manquent pas d'audace pour rabrouer tout individu qui ne vient pas chercher son casier judiciaire dans un délai maximum de deux jours faute de quoi le document en question est envoyé aux archives. Et c'est là justement que débute un véritable parcours du combattant car le malheureux qui n'a pas pu retirer dans les délais prescrits son casier judiciaire doit, selon la préposée, présenter un nouveau dossier composé d'un extrait de naissance du lieu d'origine, un nouveau timbre de 30 dinars, et une photocopie de la carte d'identité nationale. Ainsi, comme nous l'a confié E. B., fonctionnaire : «Je dois partir jusqu'à Constantine pour retirer mon extrait de naissance, payer une nouvelle fois les 30 dinars requis en plus de la photocopie de ma carte d'identité. F.Z. H., enseignante ne déroge pas à la règle ; cette dame a déposé un dossier et quatre jours après on lui a demandé que le délai a été largement dépassé et qu'elle doit impérativement présenter un nouveau dossier. Très en colère, elle raconte : «Je suis née dans la wilaya de Chlef et il faut que je me déplace pour avoir mon extrait de naissance car l'administration ne remet pas ce document à un parent ou à un proche et ne répond pas aux nombreuses demandes formulées par la voie postale. Je suis, donc, obligée d'aller sur place pour avoir ce précieux document». Nous avons demandé au niveau des guichets du tribunal qui a donné de telles instructions. C'est le procureur de la République !, nous répond-on. Cette manière de faire et d'agir porte un sérieux coup à la crédibilité de la justice et à ce titre, la Cour de Blida devra agir pour arrêter ce genre de blocage qui va à l'encontre des administrés qui ne savent plus où se plaindre de cette bureaucratie tentaculaire et crée un véritable climat de méfiance à l'égard de la justice et des autres institutions.