« Il y a eu vendredi 28 tirs contre les positions des forces ukrainiennes », a indiqué le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko, tandis que peu avant, des dirigeants séparatistes de Donetsk ont accusé les forces gouvernementales d'avoir tiré des roquettes à la périphérie de Donetsk. Jusqu'à hier, il était difficile de savoir si cette violation allait compromettre ou non une trêve, certes, fragile, mais qui a suscité un brin d'optimisme. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, tout en saluant la démarche, a appelé à la mise en place d'un mécanisme « crédible et complet de contrôle ». Le président américain, Barack Obama, s'est voulu, lui, plus ou moins critique. Selon lui, le cessez-le-feu peut apporter la paix en Ukraine, « seulement s'il est suivi d'effets sur le terrain ». « Nous sommes optimistes, mais instruits par l'expérience passée, nous sommes également sceptiques sur le fait que les séparatistes respecteront ce cessez-le-feu et que les Russes arrêteront les violations de la souveraineté et de l'intégrité de l'Ukraine. C'est pourquoi le cessez-le-feu devra être suivi d'effets sur le terrain et il est préférable d'imposer des sanctions, quitte à les lever ensuite », a-t-il poursuivi. Pour autant, le cessez-le-feu n'a pas finalement trop pesé sur l'attitude belliqueuse des Occidentaux vis-à-vis de Moscou. Les ambassadeurs des 28 pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord, vendredi, à Bruxelles, pour de nouvelles sanctions économiques contre la Russie (qui doivent encore être formellement approuvées à partir de demain) visant l'accès aux marchés des capitaux, la défense, les biens à double usage civil et militaire et les technologies sensibles, ainsi qu'une nouvelle liste de personnes à ajouter à la liste des sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de visa). La réaction russe ne s'est pas fait attendre. Par la voix de son ministère des Affaire étrangères, Moscou a averti, hier, qu'elle ne resterait pas les bras croisés. « Si les sanctions de la nouvelle liste de l'Union européenne deviennent effectives, il y aura sans aucun doute une réaction de notre part », indique un communiqué de la diplomatie russe. Moscou a critiqué le fait que l'UE prenne une décision de principe sur de nouvelles sanctions, « alors qu'était annoncé à Minsk un cessez-le-feu entre troupes loyalistes et séparatistes pro-russes vendredi ». Le ministère conclut que « l'Union européenne (...) envoie dans les faits un signe de soutien direct au parti de la guerre à Kiev, qui n'est pas content du résultat de la rencontre de Minsk ». De courte durée, la trêve montre clairement que la bataille est loin d'être finie.