La réouverture progressive des marchés à bestiaux sera entamée à partir de vendredi prochain sur le territoire national. Toutefois, elle ne concernera que les ovins, selon le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Karim Boughanem.La tutelle ne veut prendre aucun risque de contamination pour les bovins même si la fièvre aphteuse semble maîtrisée. « Le contrôle de cette épidémie nous a pris un mois et demi. Pour nous, c'est un exploit. Grâce à la vaste campagne de vaccination, la situation est maîtrisée. Mais le danger n'est pas tout à fait écarté pour autant. C'est un virus qui se transmet très facilement », a-t-il expliqué hier au forum d'El Moudjahid. Conséquence : la réouverture des marchés à bestiaux est conditionnée sur instruction de la tutelle. Le déplacement des cheptels, vers le nord notamment, doit être accompagné par des certificats de santé officiels. Des commissions de sécurité sont mises en place au niveau de chaque wilaya pour veiller à ce que les vétérinaires contrôlent le bétail. C'est à ces commissions aussi, élargies aux directeurs locaux des services agricoles et aux inspecteurs vétérinaires, de localiser les espaces de rassemblement des animaux. Des instructions ont été données aux communes pour la désinfection et l'assainissement des marchés à bestiaux à la chaux. La tutelle a décidé, par ailleurs, l'importation d'une dose de vaccins contre la fièvre aphteuse équivalente à deux millions de têtes bovines, pour un rappel de vaccination prévu en novembre prochain. Pour ce qui est des pertes occasionnées par la fièvre aphteuse, Boughanem estime qu'elles n'ont pas été très importantes. « Le taux de mortalité chez les bovins à cause de la fièvre aphteuse ne dépasse pas les 1.088 cas. 6.000 bovins ont été abattus à cause du virus mais leur viande a été commercialisée. La situation est loin d'être catastrophique », dit-il. Pour ce qui est des ovins, la contamination au virus est possible mais jusqu'à présent, aucun cas n'a été enregistré, d'après lui. Des échantillons d'ovins sont prélevés régulièrement pour analyses. « Même si nous détectons des cas de contamination, la situation sera très vite maîtrisée. En cas de foyer du virus, tout le cheptel se trouvant dans la zone sera vacciné », affirme-t-il, en reconnaissant, néanmoins, qu'il est impossible de vacciner 25 millions de têtes ovines. Concernant le programme national de prévention contre la fièvre aphteuse, Boughanem soutient qu'il répond aux normes internationales et a été certifié en 2012 et 2014 par l'Organisation mondiale de la santé animalière. Mieux, des experts de cette organisation suivent attentivement les progrès des services vétérinaires algériens et les assistent dans la levée des « écarts » constatés, selon lui. « C'est grâce à ce programme de prévention que nous avons pu maîtriser la fièvre aphteuse en l'espace d'un mois et demi alors que la Tunisie se bat toujours contre le virus », souligne-t-il.A propos des indemnisations destinées aux éleveurs dont le bétail a été affecté, le responsable reconnaît qu'elles ne sont pas suffisantes pour permettre à ces éleveurs de renouveler leur cheptel. L'Etat rembourse 80% du prix réel de la génisse pleine dont le coût en moyenne est de 300.000 DA. Les pouvoirs publics donc remboursent 240.000 DA. « Mais il existe un dispositif pour permettre aux éleveurs de combler le différence et renouveler leur cheptel. Il s'agit du fonds national du développement agricole qui pourra leur accorder jusqu'à 60.000 DA », fait-il savoir.