L'Algérie a vu juste dès le départ. Sur l ́Irak, sur la Syrie, sur le Mali et sur la Libye qui fait l'objet, aujourd'hui, à Madrid, d'une conférence sur la stabilité et le développement. Le gouvernement algérien avait appelé et œuvré sans relâche en faveur du dialogue et de la réconciliation entre les parties en conflit, dans ce pays maghrébin, comme dans toutes les régions du monde arabe et d'Afrique gagnées par les conflits armés, souvent aggravés par l'ingérence étrangère et l'intervention militaire. A la veille de son déplacement à Madrid, le chef de la diplomatie algérienne avait tenu à préciser, au cours d'une conférence de presse conjointe qu'il a animée avec son homologue portugais, que l'Algérie est opposée à « toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de ce pays frère qu'elle est disposée à aider en vue de réaliser sa réconciliation nationale ». C'est dans cet esprit que Lamamra exposera la position de notre pays dans la capitale espagnole où il a rencontré, en fin de journée, son homologue espagnol, José Manuel Garcia-Margallo. A la lecture du communiqué officiel publié, lundi dernier, par le ministère espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération sur les objectifs de cette conférence, on comprend combien la position algérienne est valorisée et appréciée. Ce communiqué explique que l'objectif de la conférence « répond à la nécessité de donner un élan régional aux efforts internationaux en faveur de la stabilisation de la Libye afin que les parties en conflit passent d'une dynamique de confrontation armée à la négociation et au dialogue ». C'est exactement ce à quoi la diplomatie algérienne a toujours appelé et que Ramtane Lamamra défendra devant les représentants des vingt Etats et des cinq organisations internationales qui prennent part à ce rendez-vous du « Groupe du dialogue des 5+5 » élargi. Cette conférence, qui se propose d'engager une réflexion autour de la situation que connaît ce pays méditerranéen, réunit les pays proches de la Libye qui participent au moins à l'une des initiatives suivantes : le Dialogue 5+5 (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal, Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie), le groupe Med 7 (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal, Chypre, Grèce) et les pays limitrophes de la Libye (Algérie, Tchad, Egypte, Niger, Soudan, Tunisie). La Ligue arabe, les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et l'Union pour la Méditerranée seront représentées. Le gouvernement espagnol estime que « la situation du pays s'est aggravée depuis le 13 juillet, lorsque des affrontements entre milices ont entraîné la fermeture de l'aéroport de Tripoli et l'évacuation d'un grand nombre d'étrangers et du personnel des missions diplomatiques ». Il constate à travers le communiqué du MAE que la crise libyenne a eu « des répercussions économiques et sécuritaires indéniables sur la région, ce qui rend indispensable une meilleure coordination des pays les plus proches, qui sont aussi les plus touchés ». C'est pour cette raison que « l'Espagne a convoqué cette réunion afin de réaffirmer le soutien de ses participants à la transition politique initiée par le peuple libyen, souligner le rôle prépondérant des Nations unies et de leur représentant spécial, Bernardino Léon, pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat et aider à un dialogue national en vue de trouver un consensus entre les pays de la région pour faire face aux défis que doit affronter la Libye ».