Le Parlement libyen, qui se réfugie à Tobrouk dans l'est pour des mesures sécuritaires, a adopté, jeudi dernier, une loi antiterroriste prévoyant de lourdes peines de prison pour les auteurs d'« actes terroristes ». Cette instance considère comme acte terroriste « tout usage de la force, de la violence ou de menaces dans le but d'entraîner un trouble grave à l'ordre public ou de mettre en péril la sécurité de la société ou ses intérêts ». Le texte adopté prévoit la perpétuité pour quiconque forme ou dirige une « organisation terroriste » et sanctionne l'appartenance à un tel groupe par dix ans de prison au moins, une peine aggravée si l'accusé a reçu un entraînement militaire ou s'il est membre des services de sécurité. Il prévoit aussi de lourdes peines de prison pour les auteurs d'agressions contre les représentations diplomatiques ou l'enlèvement de diplomates comme elle sanctionne sévèrement les responsables d'actes de sabotage contre les avions ou les installations aéronautiques. Lors d'une conférence de presse à Rome, le ministre libyen de la Justice, Salah Al-Marghani, a indiqué que « la loi sera appliquée dans toutes les zones sous contrôle gouvernemental, sauf pour l'instant à Tripoli et à Benghazi contrôlées par Fajr Libya et d'Ansar Asharia, les deux groupes qui ont été qualifiés, fin août, de « terroristes » par le Parlement. « Quand ces villes tomberont sous le contrôle du gouvernement, la loi y sera appliquée », a précisé Marghani. « Toutes les forces politiques en Libye, même les partis islamistes, sont contre le terrorisme. Le problème était de définir qui peut être considéré comme terroriste, mais notre nouvelle loi le fait », a-t-il ajouté. Le responsable libyen a minimisé, par ailleurs, le nombre de terroristes dans son pays. « Les personnes ayant adopté le terrorisme en Libye ne sont pas très nombreuses. Le problème, c'est que nous n'avons pas réussi à établir des contacts avec ces personnes et nous n'avons pas su nous mettre d'accord sur la Libye post-Kadhafi à laquelle nous aspirions », a-t-il dit. Plus tôt jeudi, le parlement avait renouvelé la confiance au Premier ministre Abdallah al-Theni et lui a demandé un cabinet plus restreint que celui qu'il a proposé. Ce gouvernement est attendu et reconnu par la communauté internationale contrairement à celui formé par la coalition Fajr Libya qui a également convoqué, le mois passé l'Assemblée sortante, le Congrès général national, en dépit de l'achèvement de son mandat le 25 juin.