Après plusieurs jours de suspense suscité par une éventuelle sortie du grand giron britannique, et devant les sondages donnant gagnants les séparatistes, les Ecossais ont finalement dit non, jeudi dernier, à l'indépendance lors d'un référendum historique marqué par une participation massive (85%) à hauteur de l'enjeu historique. La victoire confortable du non a été définitivement établie après dépouillement de 30 des 32 circonscriptions. Le non recueillait alors 55,42% des suffrages et le oui 44,85%. Le résultat constitue une immense déception pour le Premier ministre de la région semi-autonome Alex Salmond qui avait paru effectuer une remontée spectaculaire en fin de campagne. Le leader indépendantiste a concédé sa défaite dans une déclaration publique à Edimbourg. « L'Ecosse a décidé, à la majorité, de ne pas devenir un pays indépendant (...) J'accepte ce verdict des urnes et j'appelle tous les Ecossais à faire de même et à accepter la décision du peuple », a-t-il déclaré. Salmond peut cependant se targuer d'avoir non seulement mobilisé un très fort soutien populaire, mais d'avoir aussi conquis en cours de campagne une plus large autonomie pour le pays des Scots qu'il dirige depuis sept ans. Dans le camp adverse porté par le Premier ministre britannique, David Cameron, c'est un énorme soulagement après avoir échappé de justesse à l'éclatement du Royaume. Hanté par cette tragique perspective, Cameron s'était engagé personnellement dans la campagne avec ses alliés gouvernementaux libéraux-démocrates et le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband, et a adressé un ultime plaidoyer passionné, lundi dernier, en terre écossaise, appelant les électeurs à ne pas « briser cette famille ». Un appel qui a était finalement largement suivi constituant une victoire pour le chef du gouvernement qui avait accepté il y a 18 mois l'organisation d'un référendum contre l'avis de plusieurs responsables de sa formation politique. Quelques heures après l'annonce de la victoire du non, il a lancé un appel « au rassemblement » en promettant le transfert de nouveaux pouvoirs aux quatre nations constitutives formant le Royaume-Uni. « Il est temps pour notre Royaume-Uni de se rassembler et d'aller de l'avant », a-t-il fait savoir estimant que la question de l'indépendance de l'Ecosse était désormais réglée du moins pour « une génération ». Pour Cameron, les Ecossais ont décidé de « maintenir l'intégrité de nos quatre nations à savoir, l'Ecosse, le Pays de Galles, l'Irlande du Nord et l'Angleterre, et comme des millions d'autres personnes ». « Comme je l'avais dit au cours de la campagne, assister à l'éclatement du Royaume-Uni m'aurait brisé le cœur », a-t-il dit. Satisfaits également de ce résultat, les présidents de la Commission et du parlement européens respectivement, Manuel Barroso et Martin Schulz ont salué le « non » à l'indépendance de l'Ecosse le qualifiant de bon piont pour l'Europe unie, ouverte et plus forte que soutient la Commission européenne.