Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, a appelé, vendredi dernier, lors du symposium international sur l'agro-écologie, à Rome, à l'adaptation des modes de production agricoles aux changements écologiques et aux nouvelles contraintes environnementales, a indiqué le ministère dans un communiqué. « La question de la durabilité du modèle productiviste se pose aujourd'hui avec plus d'acuité, en raison de la dégradation tendancielle des ressources naturelles de la planète — dont ce modèle est en partie responsable —, et des effets redoutables du réchauffement climatique sur l'environnement et l'agriculture », a expliqué Nouri, lors de ce symposium organisé les 18 et 19 septembre par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Face à ces « défis », le ministre a estimé que l'adaptation des modes de production agricoles reste « la forme impérative et incontournable de la réponse que doit apporter la communauté humaine aux problèmes auxquels elle se trouve confrontée ». « L'effort d'adaptation doit s'exercer dans la recherche de solutions alternatives aux systèmes de production agricoles actuels ou, du moins, dans la recherche des modalités d'une transition maîtrisée de l'agriculture conventionnelle vers une agriculture qui soit en mesure de restaurer les ressources naturelles dégradées, d'exploiter de manière raisonnée celles qui sont encore disponibles et de répondre aux besoins alimentaires croissants de l'homme », a-t-il ajouté. L'Algérie a, dans ce contexte, adopté une approche qui vise, d'une part, à la conservation et à la valorisation des pratiques anciennes et des savoir-faire ancestraux et, d'autre part, à la poursuite des efforts de modernisation. Nouri a, à cet égard, mis en exergue les pratiques agricoles multiséculaires développées en milieu oasien et en zones de montagne, représentant des « formes d'agriculture durables parfaitement adaptées aux conditions écologiques particulières de ces deux régions ». Toutefois, la généralisation de l'agriculture intensive en Algérie « a affecté sérieusement la productivité des terres et a favorisé leur érosion, notamment dans les régions arides et semi-arides », a-t-il souligné. Cette situation impose, selon lui, l'utilisation des techniques culturales simplifiées (TCS) et le semi-direct (SD), « incontournables pour protéger et conserver la matière organique et l'humidité ». Le symposium international sur agro-écologie se veut un espace d'échange scientifique pour diffuser des pratiques types et encourager le partage d'expérience. L'objectif est de rendre l'agriculture, l'exploitation forestière et la pêche plus productives et plus durables. « Pour sa part, l'Algérie restera attentive à toutes les expériences menées sous d'autres cieux et appréciera, à leur juste valeur, le savoir et le savoir-faire scientifiques et techniques que ses partenaires pourront mettre à sa disposition », a déclaré le ministre.