Waciny Laredj est professeur des universités et écrivain. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de critique littéraire et de romans. Dont voici quelques titres : «La poésie algérienne», beau livre réalisé avec l'artiste Koreïchi. L'encyclopédie du roman algérien de langue arabe, Alger 2007. «Sur les traces de Cervantès à Alger», beau livre 2008. «Fleurs d'amandier» (Actes Sud), «La 1007e nuit», «Le Miroir des aveugles», «Les ailes de la reine» (Actes Sud). Il a été décoré du Prix national du roman algérien (2001), Prix international du roman (Qatar) (2005) pour le roman : «L'Orient des chimères», Prix des libraires algériens pour «Le livre de l'Emir» (2006), le Grand Prix de la littérature arabe (Cheikh Zayed), 2007, Prix du Livre d'or, Salon international du livre, Alger, Sila, (2008). Dans «Les balcons de la mer nord» paru aux éditions Alpha, quel message émettez-vous à travers l'histoire de Yacine ? A travers l'histoire de Yacine, j'ai esquissé la période difficile de la décennie noire. La trame de ce roman gravite autour de la vie d'un sculpteur-peintre qui décide de quitter définitivement Alger pour retrouver son amour d'enfance. Il part à Amsterdam en quête d'un amour perdu. C'est un voyage dans l'histoire algérienne et particulièrement à une époque bien précise. J'ai écris ce roman par un sentiment d'exil et d'éloignement, même si je ne m'identifie pas en tant qu'exilé parce que j'ai toujours gardé des liens avec mon pays, même si je vis partiellement en France. Pourquoi le choix d'Amsterdam ? Je n'ai pas choisi sciemment Paris, vu que nous avons une histoire commune. Je voulais en faire un espace neutre. J'ai donc opté pour Amsterdam. Vous écrivez en langue nationale. Est-ce une démarche pour toucher le plus grand nombre d'algériens ? Je suis issu d'une formation linguistique arabophone et francophone. Si j'écris en expression arabe parce qu'il fallait que je choisisse une langue. Ce choix a été conditionné par plusieurs facteurs. Ceci dit j'écris également en français. Cela ne me pose aucun problème. Je suis à l'aise dans les deux registres. Pour moi, c'est une bonne démarche de toucher les deux publics. Comment situez-vous ce métier littéraire ? C'est une tache qui incombe à la critique littéraire, c'est-à-dire, c'est elle qui cadre et catalogue les professionnels du livre. Pour ma part, je m'identifie en tant qu'écrivain algérien qui écrit dans les deux langues ; l'arabe et le français. Je suis, peut être de cette catégorie des écrivains bilingues. On a appris que votre état de santé a été fragilisé ces derniers temps. Pouvez-vous nous en parler ? J'ai eu, il y a deux ans de cela une attaque cardiaque due à beaucoup de travail et au stress, qui m'a valu un mois d'hospitalisation. Aujourd'hui ‘'El hamdou li Lah'', je vais mieux. J'en remercie Dieu. Je me suis soigné en France. J'ai décidé d'arrêter mes déplacements, une manière pour moi de me reposer. Parlez-nous de votre collaboration avec Marcel Bois ? En plus d'être un bon traducteur, Marcel Bois est un ami de longue date. Nous avons énormément collaboré ensemble. A vrai dire, c'est lui qui fait le gros travail. Je revois ses notes et ses traductions. On essaye d'ajuster ensemble des phrases, des mots, des formules, des chapitres. Il y a parfois des grincements, c'est normal vu qu'il est parfois difficile de traduire littéralement des mots de l'arabe au français et vice-versa. Pour vous homme de lettres, que représente ce salon ? C'est une grande occasion pour nous de retrouver nos confrères, d'échanger nos expériences, de débattre des sujets d'actualité, de valoriser l'espace du livre, de rencontrer d'autres spécialistes. Cette rencontre active dans le sens de l'élargissement, de la connaissance de notre monde culturel et littéraire. Avez-vous en préparation une autre œuvre littéraire ? Je compte rééditer mes romans parus aux éditions «Actes Sud». J'ambitionne de rééditer mon livre «Les ailes de la reine».