Une virée à travers neuf souks et points de vente à travers les régions de Tlemcen, Sidi Bel Abbes et Naama prouve que le mouton, cette année est à la portée de toutes les bourses. Jeudi dernier, le souk de la commune d'El Aricha, très fréquenté par de nombreux citoyens, a connu une ambiance particulière. A l'entrée, un éleveur expose « une gamme » de Hawli (agneau) à un prix fixe. 35.000 dinars l'unité. « Il est encore 10 heures du matin et j'ai déjà écoulé une vingtaine de têtes », affirme El Hadj Hanafi, éleveur de la région. Selon lui, le cheptel est exposé dans les souks en quantité et les prix sont à la portée de tout le monde. « Ils varient entre 25.000 et 55.000 DA pour les béliers », nous dit-il. Un tour dans ce marché à bestiaux permet de constater que les intermédiaires, maquignons, qui, autrefois, dictaient leur loi, se font rares. Un nombre important de moutons est exposé. Les gens venus de plusieurs régions en ce dernier week -end affichent leur satisfaction. L'offre est abondante. Nacer, de Tlemcen-ville, a déjà fait son choix. Il a payé un mouton à 38.000 DA et il est satisfait. « Par rapport à l'an dernier, c'est moins cher », reconnaît-il. Un autre venu de Beni Saf a préféré ce souk malgré le trajet de 120 km. Il a vite choisi un bélier pour un montant de 45.800 DA. « Nous sommes une famille nombreuse. Je trouve que les prix par rapport à 2013 sont très abordables. L'an dernier, j'ai payé pratiquement le même à 54.000 DA. » Ce souk, le plus important de la wilaya de Tlemcen, attire de nombreux éleveurs. Dès les premières heures de la matinée, les acheteurs s'agglutinent, tournent en rond, tâtent les moutons et s'informent sur les prix. On déplore, toutefois, le stationnement anarchique de centaines de voitures. La pollution sonore indispose. Deux vétérinaires contrôlent les entrées du marché. Selon eux, « le cheptel ovin est très bien protégé ». une offre abondante En route vers la région de Naâma, plus précisément à Abdelmoula et Mechria, des dizaines de camions, dont notamment des GAK, sont chargés de moutons et se dirigent vers le Nord. Tlemcen, wilaya à vocation pastorale, compte un cheptel de près d'un million de têtes. Les éleveurs, quant à eux, dépassent les 1.800 selon des statistiques fournies par les services agricoles. Toute la steppe a été dévastée, hélas, par cet important cheptel faute d'aliment de bétail. Le petit souk de Abdelmoula, distant de 120 km de Tlemcen, montre qu'en continuant à pénétrer dans le monde des éleveurs, le prix du mouton chute. Une différence de 1.000 à 4.000 DA par rapport à celui d'El Aricha . Selon El Hadj Mrieh, la différence est liée avant tout au transport . « L'éleveur fait toute une corvée lorsqu'il se déplace avec ses camions », a-t-il souligné. Un autre affirmera que « le déplacement d'un troupeau composé de 200 à 300 têtes n'est pas une chose aisée pour l'éleveur qui engage des frais parfois importants ». Même au niveau des barrages des services de sécurité, le cheptel est contrôlé. On exige des certificats sanitaires. Arrivés à Mecheria, vers 15 heures, nous confirmons le recul des prix. Certains vendeurs nous expliquent que les aides accordées par l'Etat, notamment la distribution d'orge, et la forte disponibilité du mouton en sont à l'origine. « Comme vous l'avez constaté, une grande différence par rapport à Tlemcen. Ce qui rend un peu cher l'animal, c'est surtout le transport. Vous n'avez qu'a accompagner l'éleveur durant ces mouvements pour bien comprendre ». Ainsi, le mouton de l'Aïd, pour cette année, demeure à la portée des couches moyennes. Dans les souks hebdomadaires de la wilaya de Sidi Bel Abbès, notamment ceux de Ben Badis et Lamtar, le décor est le même. Les citoyens n'affichent point d'inquiétude par rapport aux prix. Les maquignons qui, autrefois, faisaient passer le mot d'ordre, reculent. Le consommateur est loin d'être dérouté par les prix. Bon nombre de citoyens et éleveurs affirment à l'unanimité non seulement la disponibilité du produit, mais également un prix raisonnable. La hawlia entre 20.000 DA et 28.000 DA, l'agneau entre 30.000 DA et 40.000 DA, le bélier qui ne dépasse pas les 52.000 DA... En attendant les vendeurs de charbon, de couteaux et de scies, l'ambiance bat son plein au niveau des souks et des points de vente de moutons.