La Grande mosquée de Kairouan également appelée Mosquée Oqba Ibn Nafiaâ en souvenir de son fondateur, est l'une des principales mosquées de Tunisie située à Kairouan, parfois considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam. L'édifice reste le sanctuaire le plus ancien et le plus prestigieux de l'Occident musulman. Élevée par Oqba Ibn Nafiaâ Al Fihri à partir de 671 (correspondant à l'an 50 de l'hégire), alors que la ville de Kairouan est fondée, elle s'étend sur une superficie de 9 000 m⊃2; et est considérée, dans le Maghreb, comme l'ancêtre de toutes les mosquées de la région. Sous le règne de la dynastie des Aghlabides, la renommée de la mosquée et des autres sanctuaires de Kairouan fait que la ville se développe et se peuple peu à peu. L'université constituée de savants qui se réunissent dans la mosquée est un centre de formation aussi bien pour l'instruction de la pensée musulmane que pour les sciences profanes. On peut comparer son rôle à celui de l'Université de Paris durant le Moyen Âge. Avec le déclin de la ville, le centre de formation intellectuelle se déplace vers l'Université Zitouna de Tunis. Peu de temps après sa construction, la mosquée est détruite vers 690, durant l'occupation de Kairouan par les Berbères initialement menés par Kusayla. Elle est reconstruite par le général ghassanide Hassan Ibn Numan en 703. Avec l'accroissement de la population de Kairouan, Hichâm ibn Abd al-Malik, calife omeyyade de Damas, fait effectuer au milieu du VIIIe siècle des travaux dans la ville et fait abattre puis reconstruire la mosquée à l'exception de son mihrab. En 772, une nouvelle reconstruction a lieu sous la direction de Yazid bin Hâtim.