15,40 à l'achat et 15,60 à la vente, c'est le cours de l'euro face au dinar, ces derniers jours sur le marché parallèle. Une petite baisse tout de même. L'ascension de l'euro sur le marché parallèle a enregistré un ralentissement, et ce, à la faveur de la rentrée qui est synonyme de baisse, un tant soit peu, de la demande. Pendant l'été, c'est généralement le pic. L'euro, principale devise des Algériens, atteignait, sans coup férir, la barre des 15,80. En effet, c'est connu, c'est la période estivale, avec les départs en vacances, les voyages omra, les frais d'inscription dans les écoles françaises, le pèlerinage aux lieux saints de l'islam qui fouettent la demande et accélèrent la tendance à la hausse. Les cambistes clandestins ne baissent pas le rideau pour autant. Il y a encore le petit business. Hier, au square Port-Saïd à Alger, ils étaient peu nombreux, les cambistes, d'habitude se bousculant à l'approche d'un éventuel client. Sur la trentaine qui y officiait d'ordinaire, on n'en a rencontré qu'une dizaine, le reste continuait les fêtes de l'Aïd El Adha en famille, loin d'Alger. « Les cours ont réellement baissé », mais « ils vont reprendre avec le business », nous affirme un des préposés au change. Le marché de la devise en Algérie a encore de beaux jours devant lui, il est toujours en effervescence comme en témoigne la fébrilité du square Port-Saïd ainsi que d'autres places, à Oran, Chlef et Sétif. Le marché de la devise est alimenté, en Algérie, par l'apport de l'émigration algérienne et par les titulaires de retraite et pensions. En attendant la mise en place des agences de change. Le recours à ce marché est indispensable comme « appoint pour couvrir les frais de séjour à l'étranger qui n'ont cessé d'augmenter », selon un cadre. « Leur montant, autour de 100 euros, remonte à plusieurs années », dit-on. La plupart des Algériens arrivent quand même à gonfler leur pécule en usant de divers subterfuges, tels le change sur place de dinars dans les pays qui le pratiquent, comme la Tunisie ou l'Arabie saoudite, ou alors par le recours au marché parallèle. Ce dernier est facilité par l'octroi auprès des banques, de l'attestation de devises qui permet à chacun de pouvoir sortir en toute légalité jusqu'à 7.500 euros pour faire face à leurs besoins.