La pièce de théâtre « Leilet Chek » (La nuit du doute), du metteur en scène Ahmed Khoudi, d'après un texte du journaliste Arezki Metref, s'est jouée récemment au TNA. Le public a eu à remarquer le jeu de scène du jeune comédien Abdenour Yessaâd, qui s'est imposé à son entourage par son dynamisme et sa rigueur. Vous jouez quel rôle dans cette pièce ? Je campe le rôle de Moutry, un faux artiste. Il se prend pour un artiste mais en réalité, ce n'est qu'un escroc. Un rôle difficile ? A vrai dire, oui. Tous les personnages qui sont distribués dans la pièce sont des rôles de composition. Est-il difficile d'exercer le métier d'acteur ? Sans les comédiens et sans le théâtre, notre société ne pourrait plus se regarder. Et quand on n'est plus capable de se regarder, c'est qu'on n'est pas très loin de la disparition. Le métier est à la fois merveilleux et terrible. Qu'est-ce qui vous passionne le plus ? La comédie est pour moi plus qu'une passion. C'est une manière d'exister, de se laisser toucher, vivre et de ne pas se cacher. Ce qui me plaît dans la comédie, ce sont toutes ces émotions que l'on arrive à avoir et, avant tout, celles que l'on peut transmettre. Quel a été le travail théâtral d'Ahmed Khoudi ? Le metteur en scène Ahmed Khoudi a réussi à adapter le texte littéraire au théâtre. Sa volonté de transmettre son savoir-faire aux jeunes générations reste intacte. Il est convaincu de la nécessité de perpétuer une discipline artistique si représentative du talent algérien. Peut-on vivre de son art ? En Algérie, il faut avoir deux ou trois métiers pour arrondir ses fins de mois. Pour ma part, je suis chanceux surtout que j'ai étudié à l'étranger. Cela me permettra d'enseigner à l'ISMAS. Je serai donc plus à l'aise côté financier. Quelles sont les perspectives en Algérie pour un jeune comédien ? L'idéal est d'assurer sa bonne formation, qui lui permettra ainsi d'évoluer. Il faut lui assurer une série de formations en ateliers pour optimiser son énergie et lui donner un apprentissage. Cela lui permettra d'être en accord parfait avec le personnage qu'il interprète. Parlez-nous de votre parcours et de vos projets... Selon la programmation tracée par le TNA, Leilet chek sera jouée à l'est, l'ouest et au sud du pays. J'ai trente et un ans, j'ai reçu une formation à l'ISMAS, (Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel). J'ai bénéficié d'une bourse d'études en Chine. J'ai poursuivi des études pendant quatre ans sanctionnées par un magistère en mise en scène. J'ai été distribué dans cinq pièces de théâtre. Il s'agit de « Ventres pleins, ventres creux », « La nuit des rois », « Law kounta falastiniyan », « El Achiq Aouicha Oua El Haraz », « Therwi theberwi ». J'ai enfin un projet de mise en scène.