Ils ont été reçus en fin d'après-midi par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, venu prendre langue avec les protestataires. A noter que plusieurs centaines de policiers d'intervention, qui ont entamé leur rassemblement mardi après-midi, ont décidé de passer la nuit devant le Palais du gouvernement. Ces policiers, qui ont été rejoints par plusieurs groupes de leurs collègues policiers venus d'autres unités d'Alger, ont fait part d'une série de revendications d'ordre socioprofessionnel. Dans un document distribué à la presse, les protestataires réclament notamment une augmentation des salaires, une revalorisation des primes, le « droit » au logement social pour les policiers et l'amélioration de leurs conditions de travail. Ils revendiquent également la création d'un « syndicat autonome » pour défendre leurs droits socioprofessionnels. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, s'est déplacé, mardi dernier, à Ghardaïa, pour s'enquérir des préoccupations des agents du service de maintien de l'ordre qui avaient observé, lundi dernier, un mouvement de protestation pour attirer l'attention de leur tutelle sur leurs conditions de travail. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, s'était rendu, lundi après-midi, à Ghardaïa, où il a rassuré les agents du maintien de l'ordre quant à la prise en charge de toutes leurs préoccupations. Par ailleurs, plusieurs mesures ont été prises par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) en faveur des agents des Unités républicaines de sécurité qui ont observé un mouvement de protestation, a indiqué, hier, à l'APS, le commissaire divisionnaire, directeur de la communication de cette institution, Djilali Boudalia. Selon Boudalia, « la DGSN s'est engagée à prendre en charge toutes les préoccupations socioprofessionnelles soulevées par les représentants des protestataires, notamment en ce qui a trait au logement, aux horaires de travail, la prime de zone ainsi que le travail dans les wilayas du Sud ». Parmi ces mesures, la DGSN s'est engagée à revoir le volume des heures supplémentaires de ces agents de l'ordre, l'affectation au Sud ne dépassera pas 3 ans, la durée maximale de service dans cette zone sera de 5 ans et la durée des missions pour le rétablissement de l'ordre seront limitées à deux mois. Outre la révision des frais de mission, la Direction générale s'est également engagée à « examiner » la préoccupation liée à la prime de zone, a indiqué le même responsable. Pour ce qui est de l'avancement dans la carrière, un système de régularisation dont la gestion est informatisée a été mis en place permettant, tous les six mois, à des fonctionnaires d'être promus sur la base de critères bien définis. Il est précisé, dans ce sens, que depuis 2008, près de 7.000 fonctionnaires ont été promus à un grade supérieur, ajoutant que le nouveau statut de la police adopté en 2008 a permis la régularisation de 2.316 brigadiers qui stagnaient après 30 et 34 ans de service et à 3.289 agents de l'ordre public et enquêteurs d'être promus au grade de brigadiers de police. Tout en assurant les protestataires qu'aucune sanction ne sera retenue à leur encontre, la DGSN a exhorté les agents à mettre en œuvre le principe. Pour sa part, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales « n'est pas opposé » à la création d'un syndicat de police et des mesures spéciales seront prises à cet effet, a affirmé, hier, le directeur des ressources humaines au ministère de l'Intérieur, Abdelhalim Merabti. « Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, ne s'oppose pas à la création d'un syndicat de police. De ce fait, nous engagerons les procédures nécessaires et examinerons les textes et modalités de sa création en vue d'une meilleure prise en charge des revendications des agents de police », a indiqué Merabti dans une déclaration à la presse devant le siège de la Présidence de la République où sont rassemblés des centaines d'agents du service de maintien de l'ordre.