« L'Iran a un rôle à jouer au sein de la coalition internationale formée à l'initiative des Etats-Unis pour combattre les djihadistes de l'Etat islamique », a estimé, le mois de septembre dernier, le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'Irak. Le chef de la diplomatie US misait sur une « collaboration » iranienne tant le poids de ce pays demeure pesant et crucial et en Irak et en Syrie. Mais Téhéran a jugé illégale la campagne militaire internationale étant donné qu'elle n'avait pas l'aval de l'ONU, d'autant plus qu'elle vise à renverser le régime de son allié syrien, Bachar al-Assad. âprement opposé aux frappes américaines, Téhéran n'est pas resté en marge de la lutte contre le groupe terroriste de Daech. « La République islamique d'Iran est le seul pays de la région qui soit capable de faire preuve d'une détermination sans faille à aider le gouvernement irakien et à coopérer avec lui pour venir en aide à tous ceux qui sont menacés par l'EIIL », avait répliqué à Kerry, Abbas Araqchi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, devant l'instance suprême de l'ONU. L'Iran a toujours affirmé ne pas avoir attendu cette mobilisation pour fournir une aide à Damas et Baghdad face à l'avancée des terroristes. Et c'est dans ce contexte que le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi se rendra aujourd'hui à Téhéran avec pour principal objectif : coordonner la lutte contre Daech qui contrôle de larges secteurs dans cinq provinces irakiennes, dont celle de Diyala, frontalière avec l'Iran. Selon un communiqué du gouvernement irakien, Abadi, qui a répété à plusieurs reprises qu'il était opposé à la présence de troupes étrangères au sol, rencontrera des responsables iraniens dans le cadre de sa tentative « d'unir les efforts de la région et du monde pour aider l'Irak dans sa guerre contre le groupe terroriste ». Confronté également à la horde terroriste, le Liban en appelle, lui aussi, au soutien de Téhéran. Le ministre libanais de la Défense, Samir Moukbel, a entamé samedi dernier une visite à Téhéran pour finaliser l'octroi d'une aide militaire à son pays. La visite de trois jours de Moukbel intervient deux semaines après que Téhéran a proposé de fournir des équipements à l'armée libanaise qui a affronté en août des éléments de l'EIIL et de la branche syrienne d'al-Qaïda, Front al-Nosra, à la frontière avec la Syrie.