Le rôle joué par la presse écrite et audiovisuelle dans la médiatisation de la cause nationale et des objectifs de la révolution a été abordé, hier, au forum du quotidien en langue arabe Echaâb. Animée au centre national culturel du moudjahid, cette conférence, organisée conjointement avec les Scouts musulmans algériens (SMA), a regroupé des pionniers de la presse et des SMA, des représentants du mouvement associatif et des universitaires. Ont également pris part à cette rencontre le président du directoire SGP, Youcef Nader, et le PDG du quotidien Horizons, Larbi Timizar. Dans une allocution de bienvenue, la PDG d'Echaâb, Amina Debache, a insisté « sur le respect de la déontologie et de l'éthique dans l'exercice de la fonction » car la liberté de la presse appelle, selon elle, « à une responsabilité et un respect de notre pays et de ses symboles ». Elle a affirmé par ailleurs que le journal Echaâb a un programme varié dont ce forum précédé par une sortie à Biskra où a été abordée la thématique de l'acheminement des armes durant la révolution ». Des sorties seront organisées dans d'autres wilayas notamment du Sud. Elle a par ailleurs annoncé l'édition d'un dossier spécial consacré à l'événement. Tout en rendant hommage aux martyrs de la profession et aux pionniers de la presse décédés, tels que Aïssa Messaoudi et M'hamed Yazid, la PDG d'Echaâb a insisté « sur le retour à la référence de novembre et à la protection de la mémoire collective ». Le commissaire général des SMA, Noureddine Benbraham, a, pour sa part, évoqué l'apport du scoutisme dans l'éveil du sentiment national. « Depuis la création du scoutisme en 1930 avec Mohamed Bouras, les premiers révolutionnaires ont été formés dans ce mouvement ». Il citera notamment Larbi Ben M'hidi, Zighout Youcef et le groupe des six. « Il y a eu un sacrifice énorme et notre responsabilité aujourd'hui est de préserver cette mémoire », clamera-t-il. La préservation et la protection de la mémoire est une priorité pour les SMA. Les 28 et 29 octobre se déroulera à Batna une cérémonie de commémoration à la mémoire du martyr Aïssa Kechida. Les 30 et 31 du même mois, Oran abritera les festivités de novembre où les SMA y prendra part. A la veille du soixantième anniversaire, la fanfare des SMA sillonnera les principales artères des villes. Lui emboîtant le pas, le doyen des SMA, Mohamed Bastandji, a mis en exergue l'apport du mouvement dans la sensibilisation des citoyens à la cause nationale. « Lors du déclenchement de la révolution, des scouts dont l'âge n'excédait pas les 30 ans, ont pris à bras le corps cette révolution ». L'historien Amar Rekhila est revenu longuement sur le rôle de l'information durant la guerre de libération qui a pu contrer la propagande française. « La première région (Aurès) a été la pionnière avec la diffusion de publications en langues arabe et française avec des moyens rudimentaires » a expliqué Rekhila. Avec la création du journal El Moudjahid, l'information est devenue un support indéniable à l'action armée. L'administration coloniale, en 1957, a falsifié le contenu des numéros 63, 64, 65 et 66 du journal El Moudjahid, a-t-il rappelé à l'assistance. L'historien évoquera par la suite la création des radios et de l'agence APS. « Les journalistes en nombre réduit ont relevé des défis énormes », a-t-il affirmé. Après l'indépendance, « l'information pour la libération s'est transformée en information pour l'édification », a-t-il conclu.