Au stade Bernabeu, tous les projecteurs seront braqués sur ces deux-là. Ronaldo et Messi abordent ce clasico dans une forme éblouissante, ce qui promet un festival offensif. Le Portugais, actuel meilleur buteur du championnat d'Espagne (15 buts) n'en finit plus de marquer. Voilà dix matches consécutifs, toutes compétitions confondues, que CR7 inscrit au moins un but, pour un total ahurissant de 20 réalisations en 13 rencontres. Le double ballon d'Or semble, enfin, remis de ses pépins à répétition à la jambe gauche. Mercredi dernier, sur la pelouse de Liverpool (3-0), il a ouvert le score et il ne lui a manqué qu'un second but pour égaler le record de Raul, actuel meilleur buteur de l'histoire de la Ligue des champions (71 buts). Mais Messi, lui, n'est pas en reste en termes de record : l'Argentin a l'opportunité, aujourd'hui d'égaler, voire de dépasser, le total du mythique attaquant basque Telmo Zarra (251 buts) pour devenir le meilleur buteur absolu de la Liga. Pour le moment, il en est à 250. Quadruple ballon d'Or, « La Puce » aborde aussi ce clasico dans un bel état de forme, avec un bilan de 9 buts et 9 passes décisives en 11 matches. Ces passes sont peut-être l'un des traits distinctifs de l'Argentin cette saison, plus altruiste, plus créateur, et donc plus difficile à marquer pour les défenses adverses. Benzema, James, Isco, les bémols sont oubliés En l'absence de Gareth Bale, blessé, l'entraîneur du Real, Carlo Ancelotti, pourrait passer aujourd'hui du 4-3-3 au 4-4-2, et donner ainsi l'occasion de briller à des joueurs qui ont parfois alimenté les doutes. Dans ces deux systèmes, Karim Benzema est un indispensable point d'appui en attaque qui remise, combine et ouvre des brèches pour ses équipiers. D'ailleurs, les récentes critiques sur son manque d'efficacité semblent oubliées : le Français reste sur six buts en six matches avec le Real. Quant à l'Espagnol Isco et au Colombien James Rodriguez, joueurs talentueux mais initialement jugés pas assez travailleurs pour l'entrejeu, ils ont montré, contre Levante (5-0), et Liverpool, qu'ils savaient aussi se sacrifier pour le collectif. Alignés comme milieux excentrés, les deux meneurs ont assez de vista pour défendre et alimenter Ronaldo et Benzema. James, en particulier, compte quatre buts et quatre passes décisives sous ses nouvelles couleurs. Neymar et Suarez, violons accordés ? Il peut être la grande nouveauté côté barcelonais : Luis Suarez, dont la suspension pour morsure au Mondial a pris fin hier, est susceptible d'être aligné aux côtés de Messi et Neymar, pour former, ce que la presse catalane appelle déjà, le trio 100% sud-américain « MSN ». Mais comme l'Uruguayen est interdit de compétition depuis son arrivée cet été au Barça, ces trois-là n'ont jamais joué ensemble en match, et il faudra voir s'ils se trouvent sans problème sur le terrain. Le lien Neymar-Messi, lui, est enfin établi après une saison de rodage : le Brésilien compte 10 buts, toutes compétitions confondues cette saison, dont cinq sur des passes de l'Argentin. Et les duettistes ont inscrit les deux tiers des buts barcelonais cette saison. Quant à Suarez, que ce soit comme titulaire ou comme remplaçant, il devrait hériter de l'aile droite de l'attaque catalane, où sa vitesse, sa puissance et sa hargne doivent lui permettre de briller comme l'an dernier avec Liverpool, où il avait fini meilleur buteur de la Premier League (31 buts).