Des policiers israéliens sont entrés, hier, dans l'enceinte d'Al Aqsa pour traquer les Palestiniens qui voulaient empêcher des extrémistes juifs d'accéder au parvis de la mosquée via la porte des Maghrébins. Ces heurts sont le dernier épisode en date des violences auxquelles est en proie la ville sainte d'Al Qods depuis quelques mois. Ils ont éclaté à l'arrivée, au petit matin, d'extrémistes juifs qui avaient répondu à l'appel de l'extrême droite israélienne à se rendre massivement sur l'esplanade réunissant les mosquées Al-Aqsa et le dôme du Rocher ainsi que la petite mosquée du Bouraq. Quand la porte s'est ouverte, des dizaines de manifestants masqués ont lancé des pierres et des pétards sur les policiers qui se trouvaient là, selon le récit de la police israélienne. Les policiers ont alors pénétré sur l'esplanade. Avec les moyens (anti-émeute) habituels, ils ont repoussé les Palestiniens à l'intérieur de la mosquéeAl-Aqsa selon un scénario désormais bien connu. Mais, fait rare, de l'aveu même de la porte-parole de la police, Luba Samri, les policiers sont entrés à l'intérieur d'Al-Aqsa de quelques mètres, pour pouvoir dégager des pierres bloquant les portes et les fermer. Il n'y a pas eu d'arrestation car « c'est un lieu saint », a-t-elle précisé. Le gouverneur palestinien d'Al Qods occupée, Adnane al-Husseini, a donné une autre version des faits. « C'est la première fois que les policiers entrent aussi loin dans la mosquée et s'approchent d'aussi près du minbar », a déclaré cet ancien responsable de la fondation islamique qui gère l'esplanade. Près de la porte des Lions, les forces d'occupation ont lancé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule amassée, au sein de laquelle se trouvaient des dizaines d'enfants attendant de se rendre à l'école. Elles ont ensuite pris place sur tous les toits dominant l'esplanade et entrepris de repousser la foule loin de l'esplanade des Mosquées, dont tous les accès ont été bloqués avant de rouvrir après 9 heures Cette visite, annoncée par l'extrême droite israélienne, pour signifier son soutien à son militant Yehuda Glick, blessé par balle le 29 octobre, a été perçue par les Palestiniens comme une provocation de plus de ce courant qui cherche à imposer « le droit » des juifs à prier dans l'esplanade. Les Palestiniens s'étaient récemment révoltés parce que l'agresseur présumé de cette figure a été assassiné par la police israélienne qui était en mesure, selon les témoins, de l'arrêter. Ces évènements avaient été le prétexte pour les autorités de l'occupation de prendre la mesure exceptionnelle de fermer l'esplanade des Mosquées jeudi dernier. Après de vives critiques, elle a été rouverte vendredi, mais l'accès a été limité aux fidèles de 50 ans et plus. Les musulmans, qui sont normalement les seuls à être autorisés, affirment que le nombre des visites juives a notablement augmenté ces derniers mois. Ils s'alarment du fait que le gouvernement de l'occupation puisse céder aux pressions et autorise les juifs à prier sur l'esplanade. Le président Mahmoud Abbas a récemment appelé ses compatriotes à protéger Al Aqsa, troisième lieu saint de l'Islam. Pour le moment, il n'y a que les Palestiniens qui payent le prix des provocations de l'extrême droite israélienne et des dépassements des forces d'occupation. Ils se sont révoltés pour ce lieu saint en 2005 et entendent bien mener l'actuelle « bataille d'Al Aqsa ».