« L'Algérie demeurera un partenaire fiable », a rappelé, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. « Comme j'ai eu à le mettre en évidence récemment lors du segment de haut niveau de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies, l'Algérie demeurera un partenaire fiable, partie à l'engagement renouvelé de la communauté internationale d'œuvrer au renforcement du multilatéralisme, à l'émergence d'une gouvernance mondiale démocratique et inclusive et à l'amélioration des conditions de vie des plus démunis par un investissement dans le développement et, partant, dans la paix et la sécurité internationale », a-t-il dit lors d'une cérémonie organisée au siège de son département à l'occasion de la Journée mondiale des Nations Unies. Pour le chef de la diplomatie algérienne qui a transmis les salutations et les félicitations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, cette journée est l'occasion de réaffirmer notre attachement au rôle central de l'ONU dans le système multilatéral, en tant que forum irremplaçable de rapprochement et d'harmonisation des perceptions, des visions et des ambitions des Etats membres qui œuvrent à l'avènement d'une paix et d'une prospérité universelle et équitablement partagée. « Nul ne doute que face à la persistance d'incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale ainsi que sur la géopolitique des relations internationales, l'ONU garde, plus que jamais, sa vocation de creuser un avenir meilleur pour tous », a-t-il souligné en affirmant que « l'ONU est la somme des forces et des faiblesses de ses Etats membres ». A la veille de la célébration de son 70e anniversaire en 2015, « il nous incombe d'œuvrer à confronter son rôle primordial contre les nombreuses dérives qui guettent l'humanité, y compris le chaos que veulent provoquer les groupes terroristes, les réseaux de trafic de drogue et du crime organisé qui se soutiennent mutuellement », a ajouté Lamamra, estimant que la Déclaration d'Alger issue de la 17e conférence ministérielle du Mouvement des non-alignés, que l'Algérie a abritée en mai 2014, est une contribution à l'objectif commun de relever les défis de la pauvreté, du développement, de la protection de l'environnement, du respect des droits de l'Homme, des menaces du terrorisme ainsi que des risques inhérents aux armes de destruction massive. Il a noté que notre pays, qui soutient la primauté du droit, de la justice, du dialogue et de la coopération, « a répondu favorablement à la demande des parties maliennes de faciliter l'aboutissement d'un accord de paix inclusif intermalien » et que, de leur côté, « les parties libyennes ont également sollicité l'Algérie en vue de faciliter le dialogue et une réconciliation nationale menant à une issue heureuse de la crise multidimensionnelle que traverse ce pays frère et voisin ». Régler les conflits sahraoui et palestinien Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que c'est dans l'esprit de l'urgente nécessité de promouvoir la stabilité, la paix et le développement, qu'Alger se réjouit du « nouvel acquis démocratique que consistent les récentes élections législatives en Tunisie, une excellente nouvelle pour les pays du Maghreb et pour toute la région ». Il a affirmé que cette région a « également besoin que s'accomplisse la mission de décolonisation qui incombe à l'Onu, surtout qu'on est à la veille du quarantenaire de l'avis de la Cour internationale de justice qui a consacré l'autodétermination comme passage obligé de la solution à promouvoir au bénéfice du peuple de ce territoire ». Il a notamment rendu hommage aux représentants du Haut-Commissariat aux réfugiés et du programme alimentaire mondial pour l'assistance humanitaire fournie aux Sahraouis dans les camps de réfugiés. « Je saisis cette occasion pour exhorter nos partenaires à préserver le niveau de l'aide accordée à ces réfugiés pour les aider à surmonter leurs conditions de vie difficiles », a-t-il ajouté. Lamamra a salué la pertinente décision de l'ONU de décréter 2014 « Année de solidarité avec le peuple palestinien ». Cette décision traduit, dit-il, la volonté de la communauté internationale de satisfaire la quête légitime des Palestiniens de vivre libres dans un Etat souverain reconnu dans les frontières de juin 1967. « Le moment est venu de mettre fin à la politique d'occupation, de colonisation et d'agressions militaires à répétition d'Israël dans la région, dont Ghaza, devenue un champ de ruines, est le témoignage accablant », a-t-il appelé. Le chef de la diplomatie n'a pas manqué d'« assurer les pays frères de Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone de la solidarité agissante de l'Algérie, qui s'est rapidement exprimée par une contribution financière pour les aider à surmonter la terrible épidémie du virus Ebola ». A l'occasion de cette journée, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lancé un message à l'occasion. « En ces temps de crises multiples, l'Organisation des Nations unies est plus nécessaire que jamais », a-t-il dit lors d'un discours diffusé par vidéo-conférence. « La pauvreté, la maladie, le terrorisme, la discrimination et les changements climatiques font des ravages considérables et des millions de personnes continuent d'être exploitées dans des conditions déplorables, victimes du travail forcé, de la traite d'êtres humains, de l'esclavage sexuel ou de mauvaises conditions de travail dans les usines, les champs et les mines. L'économie mondiale n'offre pas les mêmes chances à tous », a déploré le SG de l'ONU, appelant à s'engager de nouveau pour rendre les marginalisés et les vulnérables « maîtres de leur avenir ». Le directeur exécutif d'Onusida, Michel Sidibe, qui a représenté l'Organisation à la cérémonie, a affirmé que sa présence à Alger « est plus un symbole ». Il a rappelé que durant les années où le sida terrifiait le monde, « l'Algérie a eu le courage en 1996 de donner des médicaments gratuitement ». Il s'est félicité qu'on n'enregistre pratiquement plus de naissance de personnes atteintes de cette maladie et que quasiment plus personne n'en meurt. Sidibe s'est aussi désolé que quarante ans après la découverte du virus Ebola, aucun traitement ne soit disponible pour faire face à cette épidémie et que le continent africain n'arrive pas à se prendre en charge dans les secteurs de la santé et de la recherche scientifique.