Mohamed Lakhdar Hamina, premier et dernier récipiendaire de la Palme d'or pour l'Algérie avec « Chroniques des années de braise » (1975), était présent avec l'équipe de son film, dont les acteurs Laurent Hannequin, Samir Boitard et Nicolas Bridet. « Crépuscule des Ombres » devrait connaître une sortie nationale dans le réseau de la cinémathèque. Les faits relatés renvoient aux années cinquante. L'intrigue se déroule au cœur du grand erg. « Le commandant Saintenac y mène sa guerre féroce. Pour lui, l'Algérie c'est la France. Objecteur de conscience, protégé depuis Paris, le soldat Lambert arrive. Il est perçu par Saintenac comme un vers dans le fruit. Seule issue pour le commandant : « briser ce blanc bec ». Il torture moralement Lambert en torturant physiquement Khaled, ce fils du désert révolté par l'injustice coloniale et qui se bat pour sa dignité d'homme libre. Dans une corvée de bois, Lambert refuse d'exécuter Khaled et désarme le commandant. C'est la fuite dans le désert. Un road-movie infernal. Au-delà de cette sombre page de l'histoire, entre convictions et doute, dans le chaos de la guerre de libération nationale, des hommes font face à leur destin », lit-on dans le synopsis. Modeste et égal à lui-même, Mohamed Lakhdar Hamina confie : « C'est un film au travers duquel je rends un hommage particulier aux personnes mortes sous la torture, dont mon père ». Une salve d'applaudissements a ponctué la projection qui interpelle l'opinion publique sur l'histoire. Cette production contribue aussi à relancer la réflexion identitaire malgré l'évolution. Dans ce film remarquablement réalisé, côté technique, Mohamed Lakhdar Hamina a dressé le portrait de trois protagonistes. Vivre en harmonie et en communauté, irremplaçable valeur humaine a été fortement exprimée dans le film. Le célèbre cinéaste a tenu à parfaire son travail. Les acteurs ont su transposer au spectateur la sincérité dégagée dans leur interprétation. Des scènes cadrées et bien jouées. Une musicalité soignée signée Vangelis.