L'Ecole supérieure de l'hôtellerie et de restauration aurait, selon l'APC d'Aïn Benian, porté préjudice à l'environnement et interdit l'accès à une plage communale aux citoyens. Le vice-président de l'urbanisme à l'APC d'Aïn Benian, Kamel Benazou, estime que cette école, qui dépend de la Société d'investissement hôtelier (SIH), a enfreint la réglementation relative au littoral en construisant un mur à quelques mètres à peine de la plage. « La loi est claire. Pas de construction à moins de 300 m de la plage. Ce mur empêche l'accès au public à une plage publique. Nous avons contacté la direction de l'école et nous lui avons adressé une mise en demeure. Nous avons même contacté la Direction de l'environnement de la wilaya d'Alger mais nous n'avons reçu aucune réponse », affirme-t-il. La SIH a, pour sa part, par la voix de son directeur d'audit, Hedfi Manef, rejeté ces accusations. La SIH détient, selon lui, un document de concession d'un terrain à la limite duquel le mur est construit. « Nous ne nous sommes pas appropriés la plage. La plage est publique et ouverte à tous. Le mur que nous avons construit n'empêche pas l'accès. Il existe des passages publics, du côté de la Madrague notamment, qui conduisent à la plage », explique-t-il, soulignant que la clôture a été décidée pour des raisons sécuritaires. Pour ce qui est de la réglementation relative au littoral, Manef explique qu'il s'agit de règles générales mais qu'une règle spécifique peut en découler. « Cette règle spécifique nous a permis de construire ce mur, car nous sommes concessionnaires. En outre, ce qui est interdit par la loi, ce sont les constructions et qui dit constructions, dit édifices et infrastructures. Or, un mur qui sert de clôture ne peut être considéré comme construction. Nous n'avons donc pas transgressé la loi », soutient-il. Le vice-président chargé de l'urbanisme à l'APC d'Aïn Benian reproche également à l'école de déverser ses eaux usées dans la mer. Toutefois, le représentant de l'APC a déclaré se référer aux affirmations des pêcheurs de la région qui se seraient plaints de pollution. Le directeur d'audit à la SIH dira qu'une école de cette importance, dans laquelle plus de 120 millions d'euros ont été investis, ne peut pas rejeter ses eaux usées à la mer. « C'est un projet très important dont le plan a été minutieusement étudié. Il y a une station d'épuration juste à côté et notre réseau y est relié. Et puis, comment l'école pourrait déverser ses eaux usées dans une plage où se baignent ses propres étudiants ? », justifie-t-il.