L'anthropologue et sociologue Fanny Colonna, décédée le 20 novembre, à l'âge de 80 ans, sera inhumée, aujourd'hui, au cimetière chrétien de Constantine, apprend-on dans l'hommage de Mohammed Harbi, lu à Paris, lors de la célébration religieuse en mémoire de cette spécialiste de l'Algérie. L'amour de Fanny pour sa terre natale, qu'elle a « exprimé tout au long de la guerre civile des années 1990 et jusqu'à son dernier souffle, a transformé sa vie de manière à lui donner un sens que la mort ne peut lui ravir » a, notamment, souligné l'historien et universitaire algérien dans son hommage à cette passionnée de l'Aurès. Pour Harbi, cette profession de foi du regretté Pierre Chaulet « nous ne venons pas en aide au FLN, nous sommes algériens comme vous : notre sol, notre patrie, c'est l'Algérie, nous la défendons avec vous. Nous sommes du FLN », est aussi celle de Fanny. Fanny Colonna est née d'une famille établie depuis la fin du XIXe siècle en Algérie où elle vécut jusqu'en 1993. Elle a mené de nombreuses recherches en sociologie et enseigné dans des universités algériennes. Directrice de recherche émérite au CNRS (Centre national français de la recherche scientifique), elle est l'auteure, notamment, du « Meunier, les moines et le bandit : des vies quotidiennes dans l'Aurès (Algérie) du XXe siècle : récits » et de « Récits de la province égyptienne : une ethnographie Sud-Sud ».