« Nous avons évoqué l'Union européenne et insisté sur l'amélioration des relations avec elle », a indiqué, hier, le premier ministre Abdelmalek Sellal lors de son intervention à l'issue de son entretien avec le président du conseil des ministres italien, Matteo Renzi, en visite de travail en Algérie. « Le président du conseil des ministres italien a un rôle important à jouer dans l'UE. En 2015, l'Italie va prendre des mesures pour aider et appuyer l'Algérie dans les dossiers de coopération avec l'UE », a-t-il encore souligné. Matteo Renzi estime que cela passe par un changement de vision de l'Europe vis-à-vis de l'Afrique. « Je pense qu'il est nécessaire que l'Europe regarde avec plus d'intensité l'Afrique et l'Afrique du nord et plus précisément l'Algérie », a-t-il estimé. Il a affirmé, toutefois, que « les institutions européennes sont très difficiles à comprendre même pour nous les Européens » et a promis « de travailler ensemble avec toutes les institutions pour avoir un regard différent entre l'Europe et la Méditerranée ». Il a affirmé, dans ce sens, que « l'Europe a perdu son attention envers la Méditerranée en dépit de son importance » « Nous ne devons pas oublier la stratégie et la relation entre les pays de la Méditerranée », a-t-il indiqué. Dans ce cadre, il a signalé que la relation entre l'Algérie et l'Europe « concerne beaucoup de volets ». Au premier plan, figure le dossier énergétique. « L'Algérie a donné beaucoup de ressources à l'Europe et donc nous devons continuer dans cette direction d'où l'importance de la relation entre l'Europe et l'Algérie », a-t-il expliqué. Outre la coopération dans les secteurs traditionnels, l'intérêt est porté aussi vers la nouvelle relation des générations, le rôle des étudiants et des universités, la relation entre les sociétés civiles, entre les communautés de jeunes, le développement de l'agenda numérique et le développement des investissements dans les nouvelles technologies de l'information. « C'est la raison pour laquelle la dimension géopolitique sera stratégique dans cette relation », a-t-il précisé. « L'Algérie est un pays qui combat le terrorisme. C'est important pour l'Europe. Nous avons beaucoup travaillé ensemble dans cette direction, nous allons continuer à le faire avec la même puissance et détermination », a ajouté Matteo Renzi. Rencontre de haut niveau en 2015 à Rome Sur la coopération entre l'Algérie et l'Italie jugée très bonne au plan économique par Abdelmalek Sellal, les deux parties ont convenu « de développer encore davantage les relations dans le domaine économique » et ont « fixé des priorités pour mettre en place un partenariat bilatéral dans les domaines agricole, industriel, énergétique et touristique », a précisé Sellal. Les deux responsables présideront, à la fin du deuxième semestre de l'année 2015, une rencontre mixte de haut niveau à Rome. Cette rencontre sera une occasion pour « évaluer les grands projets en cours d'élaboration dans plusieurs secteurs dont celui de la défense où nous avons mis en place un programme additif », a indiqué le Premier ministre. Une rencontre entre les ministres et les hommes d'affaires italiens sera également tenue lors de ce sommet « afin de booster les relations bilatérales ». « Nous sommes convaincus de pouvoir renforcer les relations bilatérales dans plusieurs projets et nous considérons l'Italie comme un partenaire fort. Nous avons convenu que la coopération dans le domaine énergétique sera forte et basée sur l'intérêt des deux peuples », a souligné Sellal. De son côté, Matteo Renzi a estimé que les relations entre les deux pays peuvent être stratégiques. Pour Rome, la Méditerranée est le cœur de la relation entre l'Europe et l'Afrique. « C'est pour cette raison que nous avons décidé de travailler beaucoup durant la période où l'Italie assurera la présidence de l'UE. Je pense aussi que c'est une question stratégique pour l'avenir de l'Italie. Nous devons travailler avec intensité, détermination pour l'avenir économique, commercial, dans les domaines de la défense et des relations politiques et stratégiques en cette période difficile », a-t-il expliqué. Le président du Conseil des ministres italien estime que « nous devons regarder l'Algérie avec plus de détermination, de puissance et d'intensité ». Plusieurs possibilités de coopération dans plusieurs secteurs sont offertes aux deux partenaires qui se déploient à les exploiter à travers les quatre visites des représentants de gouvernement italien en Algérie au courant des six derniers mois. « C'est un signal qui signifie que nous désirons être plus offensifs », a noté l'hôte de l'Algérie. Même approche sur les dossiers internationaux Au plan politique, les deux pays partagent « les mêmes points de vue, les mêmes analyses et les mêmes lectures sur ce qui se passe en Tunisie, en Libye, au Sahel et dans d'autres pays du monde », a souligné Abdelmalek Sellal. « Nous avons donc les mêmes visions et l'Italie a salué les efforts de l'Algérie en Tunisie, au Mali et en Libye pour le retour de la paix et de la sécurité à travers la préservation de l'unité des peuples libyen, tunisien, malien. C'est ça la mission de l'Algérie qui œuvre pour unifier les rangs des frères », a ajouté le Prtemier ministre. Sur le dossier Libyen, Matteo Renzi a rappelé que l'Italie est « le seul pays européen qui a une ambassade encore ouverte à Tripoli » car « nous pensons que nous devons travailler avec beaucoup de détermination, pour assurer au peuple libyen et les pays proches comme l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte et l'Italie, la paix et la prospérité ». « Nous sommes déterminés et prêts à travailler dans un projet international dans cette direction », a-t-il ajouté.