La ministre de l'Aménagement du territoire, Dalila Boudjemaâ, prononcera un discours demain. Elle déclinera, à cette occasion, la position de l'Algérie sur le processus en cours devant déboucher en 2015 sur un accord climatique juridiquement contraignant pour l'ensemble des parties prenantes à la convention. Elle rappellera également la responsabilité historique des pays développés en ce qui concerne les émissions des gaz à effet de serre et par-delà, les efforts différenciés dans leur réduction. La ministre évoquera également la nécessité pour ces pays d'accompagner les pays en développement en effectuant un vrai transfert de technologie et une mobilisation importante de financement dans le cadre du fonds climat conformément aux engagements pris. Mme Boudjemaâ saisira l'occasion pour mettre en évidence les efforts de l'Algérie à s'adapter aux effets des changements climatiques, « en concordance » avec la position du groupe africain et du groupe des pays arabes. En marge de la conférence, la ministre, qui conduit une délégation représentant plusieurs secteurs, aura des entretiens avec ses homologues, ainsi qu'avec les représentants des différentes organisations onusiennes agissant dans le domaine des changements climatiques et de la protection de l'environnement. Hier, dans un entretien sur la Chaîne III de la Radio nationale, Mme Boudjemaâ a évoqué l'épineuse question de la taxe carbone. « L'Afrique, dont l'Algérie, rejette catégoriquement la taxe carbone imposée par l'Union européenne et s'est constituée en front pour faire face à cette décision unilatérale », a-t-elle affirmé. L'UE, rappelle-t-on, a proposé d'imposer une taxe carbone aux transporteurs aériens pour les parties de vol effectuées au-dessus de son espace aérien. La ministre a expliqué que le groupe Afrique travaillait sur la question et allait renouveler sa position lors de la conférence. Elle a précisé, dans ce sens, que les Etats africains prennent pour responsables de l'émission de gaz à effet de serre les pays développés. « Ils sont historiquement à l'origine des problèmes des changements climatiques », a-t-elle expliqué. « L'UE veut faire payer dans le cadre du système d'échange de quota de gaz à effet de serre 4.000 compagnies aériennes. Cette taxe carbone a été rejetée par de nombreuses compagnies, d'autant plus que l'Afrique n'émet que moins de 5% de gaz à effet de serre », a-t-elle relevé. Evoquant la 21e conférence climatique, qui se tiendra en décembre 2015 à Paris, la ministre a précisé que le « fonds vert » en sera l'un des principaux thèmes. « Ce fonds a pour mission fondamentale d'aider les pays vulnérables à faire face aux effets des changements climatiques », a-t-elle expliqué. La ministre a, dans ce cadre, précisé, à titre d'exemple, que les Etats-Unis ont promis de verser dans ce fonds 3 milliards de dollars, l'UE, 1,3 milliard de dollars et le Royaume-Uni et le Canada 1,2 milliard de dollars. Par ailleurs, Mme Boudjemaâ a abordé la stratégie nationale de l'environnement, rappelant la mise en place d'un plan national d'environnement élaboré par différents secteurs ayant pour objectif la lutte contre les changements climatiques. Le schéma d'aménagement des espaces de programmation territoriale (Sept) des Hauts-Plateaux est, entre autres, un des outils de cette vision stratégique d'orientation des pouvoirs publics pour assurer « un développement durable et un équilibre basé sur l'équité sociale, l'efficacité économique et le soutien de l'environnement à l'horizon 2030 ». Un groupe d'étude algérien Bneder BRLI CSSI se chargera de la réalisation de ce schéma qui repose sur une vision globale et une stratégie qui s'adapte à la perception nationale et locale stipulée par le schéma national d'aménagement du territoire.