« Nous avons décidé de maintenir notre plan d'investissement inchangé », a indiqué Saïd Sahnoun, PDG du Groupe Sonatrach, qui estime que les recettes de l'année 2014 ne seront pas affectées par cette chute. « A 70 dollars le baril, nous maintiendrons la réalisation de notre programme de recettes. Nous allons terminer l'exercice 2014 avec des revenus de l'ordre de 60 milliards de dollars », a-t-il précisé en marge du 1er sommet nord-africain du pétrole et du gaz qui se tient à Alger. A propos de l'exploitation des énergies non conventionnelles, Sahnoun a annoncé qu'un contrat sera conclu « avec un partenaire qui maîtrise la technologie », durant le premier semestre 2015, avec possibilité de mettre sur le marché une production pilote en 2019. La production commerciale peut intervenir, selon le PDG de Sonatrach, à partir de 2022, une production qui se situerait autour de 20 milliards m3 par an. Il a également parlé d'une « proposition de réalisation d'un niveau de production de 30 milliards m3 par an à l'horizon 2025 ». Sur la production de gaz, le PDG a précisé que la compagnie a réalisé des projets substantiels avec l'exploitation de deux gisements à Gassi Touil et à Redrouz. Le projet de Gassi Touil est opérationnel depuis 2013 alors que celui de Redrouz est en phase de démarrage. « Les deux projets totalisent une production de 20 millions m3/jour, ce qui fait une recette de six milliards de dollars par an », a soutenu Sahnoun, annonçant le développement d'autres ressources dans la région de Ouanet dans la wilaya d'Illizi. Le PDG de Sonatrach a indiqué que « l'Algérie va réaliser un effort particulier pour l'élargissement de sa base d'hydrocarbures liquides et gazeux afin d'assurer l'approvisionnement énergétique du marché national sur le long terme ». Pour cela, un programme de développement (2015-2019) de 90 milliards de dollars a été consenti par Sonatrach visant notamment « le renforcement de la base des réserves énergétiques à travers l'intensification du travail d'exploration et de recherche minier, qui demeure encore sous exploré, dont 6% se trouvent en off shore ». Le PDG a affirmé que 88% de ce programme sera pris en charge par le Groupe. Ce programme d'exploration concerne les anciennes zones insuffisamment explorées, les nouvelles zones non encore explorées et « la poursuite de l'exploitation des ressources non conventionnelles ». Les résultats d'exploration atteints en 2013 avec la réalisation de 93 puits d'exploration « sont plus que probants », a estimé Sahnoun. Pas moins de 112 découvertes réalisées entre 2010 et 2013 ont permis à Sonatrach d'augmenter sa base de réserve de 5% par rapport à 2010. En 2013, les résultats d'exploration ont porté sur 440 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) et la tendance a été maintenue pour l'exercice 2014. « A la fin du mois d'octobre, nous avons réalisé 28 découvertes pour un volume de 386 millions de TEP. Nous pensons poursuivre la même tendance. Il est attendu un volume de réserves additionnel qui dépasserait les 500 millions de TEP », a précisé le PDG de Sonatrach. Les efforts d'exploration vont se poursuivre de manière soutenue avec un accent particulier pour le développement des ressources non conventionnelles. Le deuxième objectif de ce plan est « le développement de gisements pour la constitution de réserves en gaz naturel ». Un objectif pour lequel 48 milliards de dollars seront consentis dont 22 milliards de dollars consacrés au développement de gisements entre 2014 et 2019. Ce programme de développement concerne les régions du sud-est et du sud-ouest. Il est attendu une production globale de 35 milliards m3 à l'horizon 2019. Un programme de développement de la pétrochimie et du raffinage est également envisagé et pour lequel 10 milliards de dollars ont été prévus. L'objectif à long terme est de réduire le coût de production nationale des hydrocarbures. Sahnoun a appelé les opérateurs étrangers à investir en Algérie dans une relation gagnant-gagnant avec un transfert de technologie et une formation de la main-d'œuvre. La demande en énergie dans une courbe ascendante Pour sa part, Mustapha Hanifi, représentant du ministère de l'Energie, est revenu sur la conjoncture du déroulement de ce sommet, qui intervient dans un « contexte énergétique international particulier marqué par une économie mondiale qui n'arrive pas à retrouver sa vigueur ». Selon lui, les différentes prospectives montrent que « la demande en énergie continuera à augmenter ». La satisfaction de la demande additionnelle nécessite « la mobilisation de nouvelles ressources pour atteindre 60 millions m3 par jour soit le double de la production actuelle de l'Opep ». De ce fait, il a estimé que compte tenu de l'accroissement de la demande et du recul des gisements, les ressources non conventionnelles constituent un « élément-clé » de l'avenir énergétique et un vecteur de partenariat et de coopération prometteur pour l'industrie.