Dimanche après-midi, l'armée israélienne a bombardé une dizaine de cibles dans deux régions sécurisées de la province de Damas, à savoir Al Dimas, près de la frontière libanaise, et l'aéroport international de Damas. Selon la télévision d'Etat syrienne, citant un communiqué de l'armée, ces frappes qu'elle a qualifiées de « crime atroce contre la souveraineté de la Syrie », prouvent qu'Israël apporte un soutien direct à Al-Qaïda et à Daech. Selon certains experts militaires qui suivent la crise syrienne, Netanyahu a souvent offert un appui aérien tactique direct aux rebelles ou pour couvrir le retrait de ses conseillers militaires infiltrés auprès des islamistes armés. « Cette agression souligne l'implication directe d'Israël dans le soutien au terrorisme en Syrie, aux côtés d'autres pays arabes et occidentaux pour remonter le moral des groupes terroristes, surtout les militants du Front al-Nosra affiliés à Al-Qaïda et Daech », indique l'armée. Et d'ajouter : « Ces raids ne dissuaderont pas nos forces armées qui ont remporté d'importantes victoires à Deïr Ezzor, Alep et ailleurs de poursuivre la guerre contre le terrorisme, sous toutes ses formes, sur l'ensemble du sol syrien. » Certains analystes affirment que ces raids sont des messages adressés à Damas qui après avoir réussi à resserrer l'étau sur les positions de ses rebelles s'apprête à aller à Moscou pour dialoguer dans les prochains jours avec l'opposition. Tout en se refusant à confirmer ou à infirmer ces frappes, le gouvernement israélien qui a été accusé, il y a quelques jours par une mission de l'ONU de « liens » avec les factions les plus radicales de la rébellion syrienne (le Front al-Nosra et Deach), laisse entendre qu'il aurait agi ainsi pour « empêcher tout transfert d'armes sophistiquées » de la Syrie vers le Liban, dans une allusion à peine voilée au Hezbollah, sa bête noire. Des médias israéliens ont inscrit ces frappes dans l'agenda de la campagne électorale de Netanyahu pour les législatives anticipées du 17 mars. Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères, demande à Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies et au Conseil de sécurité d'imposer des sanctions contre Israël. « La Syrie appelle à imposer des mesures dissuasives contre Israël, qui n'a pas caché sa politique de soutien au terrorisme et ses intentions préméditées contre la Syrie », note le ministère dans un message adressé au SG de l'Onu et au Conseil de sécurité. Damas, qui a accusé depuis janvier 2013, à huit reprises Israël d'avoir mené des raids aériens contre ses installations en Syrie, va-t-elle répondre cette fois ?