Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) donne, pour la cinquième fois, de la voix à la résistance de la dernière colonie en Afrique. « Nous ne dérogerons pas au principe de soutien au mouvement de libération sahraoui qui est reconnu par plus de 156 Etats de par le monde et symbolisé par le sacrifice de nombreux martyrs depuis son déclenchement », déclare Saïd Ayachi, le président du CNASPS, rappelant à l'assistance que le peuple sahraoui ne demande rien d'autre à la communauté internationale que d'exercer son droit à l'autodétermination pour pouvoir vivre enfin libre et indépendant. « Il nous est impossible, en tant qu'Algériens, de nous taire car nous sommes passés par là », dit-il, tout en s'interrogeant si ceux qui demandent à l'Algérie de « cesser son soutien à cette cause » connaissent notre histoire, au moins celle qui s'étale de l'émir Abdelkader à la Révolution de Novembre et savent que notre soutien est puisé de notre respect à la légalité internationale et à notre culture révolutionnaire. « Nous ne pouvons nous taire ou applaudir ceux qui croient que la solution est dans le comportement actuel du Maroc dans les territoires occupés ou ses propos sur l'Algérie », lance-t-il. « Ni la fuite en avant, ni le défi de la communauté internationale ne sauraient être la solution au conflit du Sahara occidental », avertit Ayachi. « Seul le respect de la légalité internationale doit en être l'issue juste et rapide », martèle-t-il, en invitant la communauté internationale à prendre ses responsabilités avant que « peuple sahraoui ne perde confiance en elle et en ses institutions ». « Ban Ki-moon, qui a promis de faire de 2015 l'année du règlement de la question sahraouie, doit faire avancer les choses impérativement et concrétiser sa promesse », insiste-t-il. Quasiment tous les intervenants qui lui ont succédé ont repris cette mise en garde. Le peuple sahraoui ne doit pas perdre espoir « La communauté internationale doit veiller à ce que le peuple sahraoui qui ne veut qu'une solution juste à son problème ne perde espoir » et « le Maroc doit comprendre qu'il ne peut ignorer indéfiniment le droit international et arrêter sa politique de répression au Sahara occidental » déclarent Sholte Suzanne Kristine, présidente de la Fondation du Forum de la défense des droits de l'Homme et Obed Bapela de l'ANC (Afrique du Sud), avant de « conseiller » les Sahraouis de commencer d'ores et déjà la formation de leurs élites. Le Sud-Africain suggère aux organisations régionales (Union européenne, Ligue arabe) de faire comme l'Union africaine : nommer leurs représentants spéciaux pour le Sahara occidental. Brahim Ghali, ambassadeur sahraoui en Algérie, qui est convaincu du « soutien indéfectible et en toutes circonstances de l'Algérie et de la solidarité internationale à la justesse du combat de son peuple jusqu'à l'indépendance », est certain de l'issue que connaîtra sans conteste cette lutte : la victoire. « En tant qu'Espagnol, je dois dire merci à l'Algérie qui soutient sans relâche, sans discontinuité depuis plus de 40 ans le Front Polisario », déclare Carmelo Ramirez, président de la Fédération espagnole de solidarité avec le peuple sahraoui, insistant pour que 2015 soit « décisive » pour la cause sahraouie. « Nous devons faire pression sur le Conseil de sécurité pour qu'il applique ses résolutions, sur l'Espagne pour qu'elle assume ses responsabilités en sa qualité de puissance administrative qui a trahi les Sahraouis en 1974 et la France officielle qui continue à soutenir, au mépris de la légalité internationale et de son opinion publique, le Maroc au Conseil de sécurité », préconise-t-il. Pierre Galland, président de l'Eucoco, est tombé à bras raccourcis sur le comportement des diplomates marocains en charge du dossier Sahara occidental. « Le Maroc qui achète le silence des uns, et la complicité des autres, doit savoir que le monde a tourné la page du premier et du second collèges et qu'il y a un seul droit. Et ce droit doit être appliqué, aujourd'hui ou demain », soutient-il « C'est bien le Maroc qui... » « La communauté internationale doit prendre des mesures sévères contre la Maroc qui continue à défier ouvertement les Nations unies et saper ses efforts visant à aboutir à une solution au conflit du Sahara occidental », affirme, lors de son intervention, le président sahraoui. « C'est bien le Maroc qui refuse de recevoir l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et permettre à sa représentante spéciale, Kim Bolduc, d'entamer sa mission. C'est bien le Maroc qui veut chasser la Minurso. C'est bien le Maroc qui est responsable de crimes contre l'humanité avec son mur de séparation qu'il a truffé de millions de mines interdites d'usage à l'échelle internationale. C'est bien le Maroc qui interdit l'entrée dans les territoires occupés des observateurs internationaux et indépendants et multiplie les exactions et autres violations des droits humains à l'encontre des populations sahraouies. C'est bien le Maroc qui s'en prend aux organisations non-gouvernementales, qui répercutent la réalité des violations commises par les forces d'occupation du royaume et la spoliation des richesses naturelles du Sahara occidental », indique-t-il. Dans la foulée, le président Abdelaziz est revenu sur la nécessité d'élargir les prérogatives de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental pour qu'elle englobe la surveillance du respect des droits de l'Homme par le Maroc dans les territoires occupés. Tout en insistant sur la nature « indiscutable » du droit des Sahraouis à la résistance et à l'autodétermination, le président sahraoui a considéré que « l'acharnement du Maroc à lui refuser ce droit et en pratiquant la répression, ne font qu'accentuer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat ». « Les tentatives du Maroc d'imposer le fait colonial se sont avérées vaines et ont été accueillies par un refus catégorique de la part des Sahraouis et par un consensus national sur la nécessaire indépendance », conclut le président sahraoui, ne tarissant pas d éloges et de remerciements à l'Algérie qui a ouvert la voie le 11 décembre 1960 à la résolution 1514 qui consacre le droit des peuples à l'autodétermination et ne cessant pas de démontrer la « dangerosité » du Maroc pour la « stabilité » de la région. Comment ? avec sa drogue, dit-il, rappelant que le royaume est le « plus grand » producteur et exportateur de cannabis. Les travaux reprendront aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi.