Le Front Polisario accuse dans un communiqué rendu public hier «l'armée, les forces auxiliaires et les unités de la police» du Maroc d'avoir transformé El-Ayoun occupée en une «ville fantôme» et le camp de Gdim Izik en une «fosse commune». Des «centaines» morts, 4.500 blessés et 2000 disparus, tel est premier bilan du massacre à huis clos à El Ayoune où «les forces du désordre» continuent d'attaquer des citoyens sahraouis sans défense. «L'armée marocaine procède au nettoiement de la ville dans un climat de terreur alors que les bulldozers commencent à enterrer les morts dans des fosses communes pour gommer les traces des crimes. Elle met en œuvre une politique d'épuration ethnique contre tous les Sahraouis qui subissent toutes formes d'exactions et d'intimidation par les forces de répression et les colons marocains», déclare M. Khalil Sidi M'hamed, le ministre sahraoui, à l'Agence de presse sahraouie (SPS). La protesta gagne d'autres villes, affirme Ibrahim Ghali, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique. «La situation est confuse à Smara où il y a eu de nombreuses arrestations», disait-il hier sans pouvoir les chiffrer. «Comment voulez-vous faire un décompte quand on sait que les gens paniqués, sont littéralement assiégés dans leur maison ou dans des maisons d'accueil, parfois dans des quartiers très loin de leurs demeures», s'interro-ge-t-il. L'autre grande ville du Sahara occidental occupé a été jeudi, selon le Polisario, «le théâtre de violentes manifestations organisées par des jeunes étudiants en solidarité avec les citoyens sahraouis d'El Ayoune» et «la police marocaine a fermé les écoles jusqu'à nouvel ordre». Les Sahraouis qui ont placé leurs espoirs dans le Conseil de sécurité attendent de ce dernier «une condamnation claire et forte» et l'envoi d'«une mission d'enquête » et l'élaboration d'un rapport détaille de la part de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental.