Le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), qui va fêter, en mai 2015, ses 20 ans, va amorcer « une nouvelle démarche » dans la généralisation de tamazight, a déclaré, hier, au forum d'El Moudjahid, son SG Hachemi Assad. Celui-ci, qui a présenté un bilan de ce qu'a fait son institution en 2014 et sa feuille de route pour 2015, a estimé que les pouvoirs publics ont beaucoup fait pour la promotion de tamazight, même si celle-ci connaît quelques difficultés en raison de « son caractère optionnel ». Le SG du HCA a déclaré, par ailleurs, et à l'occasion de la célébration du nouvel an berbère, que son institution va militer pour l'officialisation de cette date en l'inscrivant dans la nomenclature des fêtes légales que célèbre notre pays. Ces journées sont prévues dans une ordonnance datant de 1963 portant fêtes légales et jours fériés. « Un texte qu'il faudra amender », estime-t-il. Autre action en faveur de l'officialisation et de la préservation de Yennayer, le HCA est en train d'étudier la question de son inscription au patrimoine mondial de l'Unesco puisque deux experts, un universitaire iranien et un universitaire algérien, Noureddine Toualbi, ex-professeur à l'université d'Alger et ex-ambassadeur d'Algérie à l'Unesco, ont été chargés de préparer ce dossier, selon Assad. 2015 sera, pour le HCA, une année pleine d'activités, puisque l'on compte rééditer les colloques sur l'histoire dont ceux qui ont abordé les personnalités amazighs à l'image de Massinissa. Ainsi, une rencontre d'universitaires et d'historiens sur Jugurtha, autre figure de l'histoire de notre pays, est au programme, de même qu'un colloque sur Apulée. Enfin, un congrès mondial sera consacré à la lexicographie. Le HCA va intensifier son action pour généraliser tamazight, en inscrivant des actions d'édition et de coédition d'ouvrages, de formation pour les journalistes. Cette institution envisage de faire avancer son projet de création d'une académie amazigh. Mouvement associatif : un répertoire pour les associations amazighs en préparation Assad a estimé que tamazight a enregistré beaucoup d'avancées grâce au soutien et aux encouragements des pouvoirs publics. Le HCA, qui a organisé 17 rendez-vous en 2014, de Tébessa à Taghit tout récemment, pour donner une dimension nationale à ses actions, va, ajoute-t-il, « renforcer et densifier ce travail par la création de passerelles avec les institutions publiques » avec lesquelles un travail de partenariat est prévu. Le HCA note avec satisfaction, pour la première fois, en 2014 l'implication de l'université dans le rayonnement de tamazight qui a, par la même occasion, acquis aussi « une grande visibilité dans les médias », reconnaît Assad. Plusieurs conventions ont été signées avec les universités de Bouira, Bejaïa, Batna, Tizi Ouzou, Alger, l'Office des droits d'auteur (ONDA) et l'Office des publications universitaires (OPU). Et pour rester proche des citoyens et de la société civile, son partenaire privilégié, le HCA prévoit l'édition d'un répertoire des associations culturelles berbères. Plusieurs d'entre elles ont été jusque-là identifiées, a annoncé Assad. Le HCA, qui a édité un rapport sur l'enseignement de tamazight en Algérie, veut mettre en exergue les insuffisances et « les assainir de concert avec le ministère de l'Education, dans le cadre d'un groupe de travail mixte. » L'évolution est positive, reconnaît, Assad, qui note que depuis 1995, date de l'introduction de tamazight dans le système scolaire, on est passé de 233 à 1.804 enseignants en 2014 et de 37.690 apprenants à 234.690 en 2013. Tamazight devait être introduite dans 16 wilayas au départ mais n'a pu fonctionner que dans 10 wilayas en raison de « problèmes pédagogiques et bureaucratiques », selon le SG du HCA mettant en cause directement le peu d'empressement des directions de l'éducation des wilayas à appliquer les nombreuses directives.