Saâd Lemjarred s'est fait connaître sur les scènes du monde entier grâce à son tube « Enty », totalisant par ailleurs plus de 50 millions de vues sur Youtube. Son amour pour la chanson algérienne s'est traduit par des reprises comme « Chamraati » du défunt Kamel Messaoudi. C'est dans une ambiance très « tendue » et « anarchique » que s'est déroulé l'entretien. Vous vous rendez pour la première fois en Algérie ; comment s'est déroulée cette visite ? Je suis très heureux de me retrouver en Algérie. Je dois dire que je me suis senti chez moi. Un beau pays où les gens sont très aimables. Comment avez-vous trouvé le public algérien ? Du jamais vu. Je suis à la fois étonné et très heureux de voir combien je suis apprécié. C'est réellement un honneur pour moi. C'est merveilleux de voir un public chaud qui entonne et reprend parfaitement et en chœur toutes mes chansons. On a appris que vous allez vous produire en duo avec un artiste maghrébin, confirmez-vous cela ? Je suis ouvert à toutes les propositions. Comme chaque artiste, je me réjouirais de me produire aux côtés de Cheb Khaled, Mami, Cheb Nasrou ou encore Fella Ababssa. Je souhaite aussi me produire en duo avec le chanteur américain Justin Timberlake. Vous avez ravi le public algérien avec la reprise d'un célèbre tube de Cheb Akil, pourquoi ce choix ? J'adore ce regretté artiste. Je le porte dans mon cœur. J'ai appris ses chansons. Il nous a malheureusement quittés, laissant derrière lui le souvenir d'un artiste accompli. Je suis séduit par sa façon d'interpréter les textes sentimentaux. Paix à son âme. Dans quel genre musical vous vous inscrivez ? Tout d'abord, je souhaite, durant cette nouvelle année, réaliser des produits de même niveau que le single « Enty » ou encore mieux. En tout cas, je n'ai pas le choix. Je le dois bien à mes fans. Concernant le genre musical, je n'ai pas choisi tout seul cette tendance, c'est le choix de tout le groupe qui m'accompagne dans cette belle aventure. Je me définis comme un artiste de la world music. Suivez-vous l'actualité des artistes algériens ? Foncièrement. J'ai adoré le tube « Zina » du groupe Babylone. J'ai rencontré lors de mon séjour à Alger le rappeur Réda City 16. C'est quoi l'histoire du surnom « Julio des Arabes » ? Au fait, c'est un surnom que l'on m'a donné en 2007. Je suis très honoré par ce sobriquet qui m'a été fait par le professeur Ilyès Rahbani dans l'émission « Super star » où j'ai pris part comme amateur. J'étais classé en seconde place. Partagez-vous l'avis de ceux qui disent que la chanson maghrébine a été lésée ces dernières années ? Je partage cela. Cependant, il faut travailler davantage pour pouvoir s'imposer sur les scènes mondiales. Ça me fait plaisir d'être l'ambassadeur de la chanson maghrébine. Vous êtes considéré comme l'un des artistes les plus influents de votre génération. C'est quoi votre secret ? Est-ce que le fait d'être issu d'une famille d'artistes vous a propulsé dans votre carrière ? Sincèrement, je ne m'attendais pas à cela. Dieu merci, mon rêve est devenu réalité. A vrai dire, le succès du single « Enty » découle de la simplicité. Nous avons longuement travaillé sur le son et sur le texte afin de toucher toutes les sensibilités, jeunes et moins jeunes. La preuve, cette chanson a été apprise par les enfants. Oui, en effet, je suis issu d'une famille d'artistes, mon père était un grand musicien et ma mère, une comédienne. J'ai beaucoup appris d'eux. Il faut le dire, cela m'a aidé énormément dans mon parcours. Dieu merci. Dans ce single, vous traitez le thème de la manipulation dans le couple. Qu'en pensez-vous de ce sujet ? Je traite, en effet, du sujet de la manipulation dans le couple, et particulièrement de la femme. J'évoque certains cas qui existent réellement. J'admets que j'ai eu du toupet de traiter ce thème qui n'a jamais été évoqué auparavant de cette manière. J'ai osé et j'ai réussi. A mon avis, la vie de couple repose sur le respect et la confiance mutuelle. Comment comptez-vous réagir en tant qu'artiste face à la campagne hostile menée à travers le monde contre l'Islam et particulièrement contre le Prophète Mohamed (QSSSL) ? Bien évidemment par la note musicale. Chaque artiste rêve de chanter sur le Prophète Mohamed (QSSSL). Seulement, je dois prendre tout mon temps pour en faire un produit de qualité, à la hauteur d'un sujet aussi important et sensible. Des projets en vue ? Je suis actuellement en train de préparer un nouvel album et un single. J'ambitionne d'enregistrer un produit consacré à l'enfant surtout que ma mère insiste souvent sur ce sujet. Je prépare aussi d'autres surprises spécialement au profit du public algérien. Je ferai profiter d'autres publics au Qatar, en France, en Grande-Bretagne, au Maroc et aux Emirats arabes unis. Je jouerai aussi dans deux films. Le premier est un feuilleton intitulé « Ahlam Enassim » et le second un film d'horreur « Esprit ». Il sortira le mois prochain dans les salles de cinéma.