Le département d'Etat américain a, dans son dernier rapport annuel sur la pratique des libertés religieuses, considéré que la situation en Algérie s'était améliorée en 2010 et que «des changements positifs avaient été enregistrés dans le traitement des minorités religieuses». Le rapport qui a passé en revue tous les pays a été présenté mercredi à la presse par la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Il note la liberté pour les non-musulmans de pratiquer leur religion dans la mesure où elle est «en harmonie avec l'ordre public, la moralité et le respect des droits et des libertés fondamentales d'autrui», précisant qu'en général, «la société algérienne tolère les étrangers qui pratiquent d'autres religions que l'Islam». Pour ce qui est des changements positifs constatés, le rapport souligne le rôle du gouvernement qui accorde une attention accrue aux préoccupations des minorités dont les groupes chrétiens, et ce dans l'organisation de colloques sur les cultes religieux. LE DOCUMENT RELÈVE LA BONNE COEXISTENCE DES GROUPES RELIGIEUX Le département d'Etat américain indique que les ministères algériens des Affaires étrangères et des Affaires religieuses avaient organisé en février dernier à Alger un colloque intitulé «Le culte religieux : un droit garanti par la religion et par la loi», où des représentants des groupes religieux chrétiens et des chefs religieux catholiques et protestants américains et français avaient participé. Le document qui constate la bonne cœxistence des groupes religieux dans notre pays souligne la fréquentation des offices religieux chrétiens principalement par les membres de la communauté diplomatique et les résidents étrangers venant notamment des pays occidentaux et de l'Afrique subsaharienne. Autres points importants, les groupes de missionnaires sont autorisés à mener des activités humanitaires à condition qu'ils «ne s'adonnent pas au prosélytisme» alors que la diffusion des services religieux sur les chaînes de radio et la vente en toute liberté des textes religieux non islamiques tel la Bible et les cassettes vidéo sont assurées. De leur côté, les dignitaires chrétiens en Algérie, reconnaît le rapport, ont «de meilleures relations avec le gouvernement », ajoutant que plusieurs dirigeants des églises en Algérie reconnaissent avoir reçu l'aide du ministère algérien des Affaires religieuses pour les procédures de demandes d'enregistrement des groupes religieux non-musulmans en vertu des lois en vigueur. 12 DEMANDES D'ACCRÉDITATION DE GROUPES DE DIFFÉRENTES CONFESSIONS ENREGISTRÉES A ce titre, la commission algérienne des services religieux non-musulmans, qui est l'entité gouvernementale chargée de réglementer le processus d'inscription de cette catégorie de groupes, a reçu douze (12) demandes d'accréditation de groupes de différentes confessions protestantes. Enfin, le rapport revient sur la polémique de la conversion en Algérie qui «n'est pas illégale au regard du droit civil» au même titre que l'apostasie qui, elle aussi, «n'est pas une infraction pénale».