Le rapport souligne que la politique du gouvernement a provoqué un déclin du statut des libertés religieuses pendant la période étudiée. Dans le rapport annuel publié par le département d'Etat américain vendredi, les Etats-Unis ont noté «une détérioration des libertés religieuses» ce notamment en Algérie. Pour John Hanford, responsable de ce rapport publié chaque année par le ministère américain des Affaires étrangères, et dressant le tableau de l'évolution des libertés religieuses entre juillet 2007 et juillet 2008 «il y a eu des problèmes en Algérie et en Jordanie qui sont traditionnellement plus respectueuses des minorités religieuses». Ce rapport dont l'objectif principal est de mettre noir sur blanc la situation de respect ou non, de la liberté religieuse dans tous les Etats du monde, a été «basé principalement sur les activités gouvernementales qui inhibent ou interdisent cette liberté, persécutent les croyants, et encouragent la violence à l'encontre des minorités religieuses». Dans cette optique, l'Algérie a été pointée du doigt, en raison des derniers événements liés à la pratique religieuse dans le pays. Depuis le début de l'année, une série d'arrestations et de mises sous mandat de dépôt ont eu lieu notamment, à l'ouest du pays, dont le motif principal était «la pratique illégale d'un culte non musulman et prosélytisme». D'abord à Oran, où un prêtre catholique français du diocèse d'Oran, a été condamné en janvier dernier à un an de prison avec sursis. D'autres affaires ont suivi dont une a fait couler beaucoup d'encre et qui est peut-être un des arguments de ce rapport. Il s'agit de la condamnation des quatre Algériens convertis au christianisme en juin dernier pour une peine de prison avec sursis. C'est au moment de l'élaboration de ce rapport que cette affaire, largement amplifiée par les médias étrangers, a éclaté. A ce sujet, le rapport souligne que «la politique du gouvernement, aussi bien de jure que de facto, a provoqué un déclin du statut des libertés religieuses pendant la période étudiée... Le gouvernement a commencé à appliquer le décret 03-06 qui criminalise le prosélytisme, de plus, ce décret prévoit une peine de prison pour une durée de 5 ans maximum et une amende d'une valeur de 500.000 dinars pour toute personne qui fabrique ou garde ou distribue des documents écrits ou des produits audiovisuels avec l'intention de remuer la foi d'un musulman», est-il précisé dans ce document qui fait état de «certains progrès» en Arabie Saoudite et d'un statu quo en Birmanie, Erythrée, Iran, Corée du Nord, Soudan et Ouzbékistan. Lors de La présentation de ce rapport, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a rejeté les tentatives de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) de criminaliser la «diffamation des religions», notamment les représentations du Prophète Mohamed (Qlsssl), interdites par l'Islam. Elle a déclaré à ce sujet: «Les Etats-Unis rejettent les actes offensants envers certaines traditions religieuses, mais nous ne pouvons accepter d'interdire la liberté d'expression.» Dans ce contexte, elle a souligné qu'«au lieu de protéger les pratiques religieuses et de promouvoir la tolérance, ce concept cherche à limiter la liberté d'expression et risque d'affaiblir le niveau des libertés de culte dans le monde». Par ailleurs, il est à souligner que nos tentatives de joindre le ministère des Affaires religieuses, premier concerné par ce rapport américain, ont été vaines.