Dans un rapport annuel sur l'état des libertés religieuses publié hier, vendredi, le département d'Etat américain a épinglé de nombreux pays, dont l'Algérie qui est pourtant, selon les rédacteurs du rapport, «traditionnellement respectueuse des libertés religieuses». «La politique du gouvernement, aussi bien de jure que de facto, a provoqué un déclin du statut des libertés religieuses pendant la période étudiée», souligne le rapport qui cite notamment la loi adoptée en février dernier fixant les conditions d'exercice en Algérie des cultes autres que musulman. En présentant ce rapport, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a rejeté les tentatives de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) de criminaliser la «diffamation des religions», notamment les représentations du Prophète (QSSSL), interdites par l'islam. «Les Etats-Unis rejettent les actes offensants envers certaines traditions religieuses, mais nous ne pouvons accepter d'interdire la liberté d'expression», a-t-elle déclaré. «Nous sommes préoccupés par les efforts pour promouvoir ce fameux concept de diffamation des religions, qui a fait l'objet de nombreuses résolutions à l'ONU», a-t-elle poursuivi. Pour revenir au contenu du rapport, une détérioration des libertés religieuses durant la période de juillet 2007 à juillet 2008 a été également constatée en Chine, Jordanie et Egypte. «En Jordanie, un tribunal a condamné un musulman qui s'était converti au christianisme», a noté le diplomate américain John Hanford, responsable du rapport, ajoutant que «le gouvernement jordanien a également harcelé des individus et des organisations sur la base de leur appartenance religieuse». En Chine, «la répression gouvernementale des libertés religieuses s'est intensifiée dans certaines régions, notamment au Tibet et dans la région autonome ouïghoure», indique le document en référence à la province du Xinjiang (ouest de la Chine) où les Ouïghours, ethnie musulmane turcophone, sont majoritaires. En Egypte, «plusieurs mesures et pratiques gouvernementales adoptées pendant cette période ont contribué à un déclin du respect du gouvernement pour les libertés religieuses», selon le rapport, citant notamment la restriction aux seuls non-musulmans du droit à se convertir.