C'est parce qu'ils refusent de la voir suivre le cheminement mortel d'autres monuments historiques dont il ne reste plus, mille fois hélas, que le nom, sinon quelques vieilles photos témoignant de l'histoire millénaire de ce pays, que les dignes fils de Mila se sont mobilisés, la semaine dernière, pour protéger ce qu'il reste comme l'un des derniers vestiges archéologiques de l'antique Milev, à savoir la fontaine romaine, Aïn el-Balad, l'une des plus vieilles au monde. Soutenus par la population locale, des membres de l'association des « Amis du vieux Mila », montés les premiers au front, ont réclamé, samedi dernier, la restauration « urgente » de cette œuvre romaine qui a, depuis la nuit des temps, irrigué la vieille ville et ses environs, fermée le 29 décembre, suite à la chute de l'un de ses murs. Un incident qui a glacé les amoureux du patrimoine local qui ont très vite alerté les autorités locales pour intervenir rapidement avant qu'il ne soit trop tard. Cité par l'APS, le président de cette dynamique association a réclamé le « lancement immédiat de travaux de restauration et de consolidation de la fontaine, mais aussi des vestiges d'Aïn El Bled, l'un des fleurons du vieux Mila où certaines constructions sont conservées en bon état depuis l'époque de l'antique Milev ». Le site archéologique constituant le vieux Mila, d'une superficie de 13 ha, est menacé de dégradation irréversible en plusieurs endroits, dès lors que les travaux de restauration des monuments classés, pourtant programmés, n'ont pas été lancés à ce jour, selon M. Segni, soulignant que le mur de la fontaine menace actuellement « d'entamer la solidité d'une maison voisine abritant une famille de six personnes ». Les mises en garde des Amis du vieux Mila ne sont pas restés lettre morte. Le wali de Mila s'est déplacé, dimanche dernier, sur le site, pour faire le point sur la situation. En guise de première mesure, il a instruit les responsables concernés de commander en urgence une expertise afin d'entamer le plus rapidement possible les travaux de restauration. Le chef de l'exécutif local a, également, affirmé que la famille dont l'habitation est aujourd'hui menacée par l'effondrement du mur, sera relogée incessamment. Seconde mesure et non pas des moindres, la wilaya a annoncé avoir bénéficié (au titre de l'exercice 2015, d'un montant de 200 millions de dinars destiné à la restauration de l'ensemble des constructions classées monuments d'intérêt historique, à commencer par la fontaine romaine, selon le directeur de la culture, Mohamed Bouchehlata.