La tenue du cinquième round du dialogue intermalien était au centre des consultations menées ce week-end par l'Algérie, chef de file de la médiation, représentée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et l'Onu à travers son représentant au Mali, Hamdi Mongi, chef de la Minusma. Intervenant au lendemain de rencontres, organisées séparément à Alger par l'équipe de la médiation conduite par l'Algérie, avec la coordination des groupes politico-militaires de la région nord du Mali et les représentants du gouvernement malien, qui visaient à impulser le dialogue et régler définitivement la crise malienne, le chef de la diplomatie algérienne et le représentant onusien ont exhorté les différentes parties à « favoriser la création d'un climat de sérénité et de confiance, nécessaire à la reprise, en février prochain, du processus de paix en cours, en vue de parvenir dans les meilleurs délais à un accord global et définitif », selon le communiqué conjoint rendu public par le chef de file de la médiation (l'Algérie) et le chef de la Minusma, Hamdi Mongi. L'attachement aux pourparlers et au processus de paix est réitéré par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, le secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), Bilal Ag Chérif, le représentant du mouvement arabe de l'Azawad (MAA), Sidi Brahim Ould Sidati, et le porte-parole du Haut-Conseil de l'unité de l'Azawad (HCUA), Mohamed Ag Aharib. Outre la reprise du dialogue, la médiation et l'Onu ont évoqué avec les différentes parties concernées les développements « extrêmement préoccupants » ayant marqué ces derniers jours la localité de Tabankort, ainsi que « le climat de tension et d'insécurité qui prévaut dans la région ». De ces consultations, a-t-on indiqué, s'est dégagé le constat que ces développements « sont de nature à mettre en péril le processus de paix en cours à Alger ». Le chef de file de la médiation et la Minusma ont, dans ce contexte, rappelé les obligations de toutes les parties, en vertu du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne la protection des personnes civiles en temps de conflit armé. Après avoir subi, ces derniers temps, des attaques, les forces de l'Onu au Mali avaient détruit, mardi dernier, un véhicule d'un groupe armé lors d'un raid aérien dans le nord du pays, faisant des morts et des blessés. En somme, les parties maliennes concernées étaient lors des dernières consultations unanimes sur la reprise du dialogue inclusif et la conclusion d'un accord global final. « Nous sommes en Algérie avec l'équipe de médiation et les frères algériens pour approfondir le dialogue et le débat pour la reprise des pourparlers et la préparation d'une solution définitive au conflit qui perdure dans le nord Mali », avait affirmé Bilal Ag Chérif, qui s'exprimait en présence des autres représentants de la coordination. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, avait exprimé l'espoir de voir le prochain round des négociations intermaliennes entrer dans une phase de « décision » et « non de débat » pour le règlement définitif de la crise dans son pays. « Aujourd'hui, l'heure n'est plus au débat. Ce que nous souhaitons, c'est que nous entrions dans une phase de décision et que les principaux responsables du gouvernement, comme des mouvements armés s'assoient pour trancher les questions politiques », avait déclaré Diop au terme d'une rencontre avec Lamamra. Mettant en garde contre la violence « qui est en train d'occuper le terrain (dans la région nord du Mali) », Diop a souligné la nécessité de « renverser cette tendance et donner toute la chance au processus politique pour un règlement définitif de la crise ».