Lors de la dernière journée, les députés du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune étaient en force et ont appelé le gouvernement, à l'image de Nadia Bendjeddou, à « prendre des mesures pour faire face à la baisse des recettes des hydrocarbures », notamment le gel de l'accord d'association avec l'Union européenne qui coûte, affirme-t-elle, pour notre pays, « quelque 4,4 milliards d'euros en manque à gagner ». Ce gel vise aussi l'accord de libre-échange arabe (Gzale). Le rétablissement du tarif douanier, poursuit-elle, aura pour conséquence de protéger l'économie nationale et d'encourager la préférence nationale. La députée a également plaidé pour agir sur le volume des importations en établissant « des licences d'importation et en imposant un impôt sur la fortune ». Sur l'exécution de la LF 2012, la députée a exprimé son inquiétude et celle de son parti sur certains secteurs qui « n'ont pas consommé leurs budgets » alors que d'autres ont subi des « réévaluations importantes », ajoute-t-elle. Nadia Chouiten, du même parti, s'est interrogée sur « la faiblesse du recouvrement fiscal », déjà soulevée par la Cour des comptes, et les différentes exonérations fiscales qui sont accordées aux investisseurs. Elle considère que vu la baisse des recettes issues de l'exportation des hydrocarbures, l'Algérie a le droit d'utiliser « toutes ses ressources » pour assurer son développement, allusion au gaz de schiste que d'autres députés, toujours du PT, ont défendu lors de cette séance. Saisissant la perche que lui ont tendue ses collègues, Smaïl Kouadria abondera dans le même sens pour dénoncer « les objectifs malsains » poursuivis par certains dont « des partis politiques agréés » qui essaient de « terroriser les citoyens » à propos de l'exploitation du gaz de schiste. Smaïl Kouadria a consacré, cependant, quelques mots à la mission de contrôle, appelant à « revoir le règlement budgétaire portant loi de finances le pour présenter, non pas trois années après (n-3), mais seulement deux ans après (n-2) ». Pour son collègue, Ramdane Taâzibt, l'Etat devrait dans le contexte actuel « aller chercher l'argent là où il se trouve ». Il a cité les « 50 milliards de dollars d'évasion fiscale, les 16 milliards d'euros de fuite de capitaux, les pertes dans les accords avec l'UE et la Gzale ainsi que les différentes exonérations consenties aux investisseurs ». D'autres députés, du FLN, du RND, de l'Alliance de l'Algérie verte, ont demandé un contrôle plus pointu de l'utilisation des deniers publics et l'exécution des projets. Le député Lazhar Hamadou du FLN a ainsi appelé le gouvernement à « prévoir un contrôle à n-1 au lieu de 3 », et ce, pour « plus d'efficacité et de transparence ». Le représentant du RND, Kerak Mihoubi, a, pour sa part, estimé que l'exécution de la LF 2012 a permis de « nombreuses réalisations dans le domaine des routes, des barrages, du logement même si la plupart ont été confrontées au manque d'assiettes de terrain ». Le vote de la loi de règlement budgétaire et les réponses de Djellab, ministre des Finances, sont prévues pour aujourd'hui.