Le second round du dialogue entre Libyens a pris fin mardi au Palais des Nations, à Genève, après deux jours de discussions « dans une atmosphère positive » sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale, les mesures de confiance et le lieu des prochains rounds. Selon un communiqué de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Minul), ils se sont entendus sur le principe de la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Sur les dix-sept présents dans la cité helvétique, trois ont poursuivi hier, toujours sur les bords du lac Léman, ce « dialogue » sous l'égide de Bernardino Leon, le chef de la Minul. Ils ont rencontré des représentants des municipalités pour échanger avec eux sur des mesures de confiance. Selon la Mission des Nations unies, ce processus politique sera élargi incessamment aux « représentants des partis politiques, des forces tribales et sociales et des groupes armés ». « Soit à Genève, soit en Libye », indique l'ONU. « Je suis confiant que les Libyens qui participent au dialogue et, je l'espère, ceux qui s'y joindront ont une ferme volonté de parvenir à un accord, de pacifier le pays et de surmonter la crise », déclare, dans un communiqué, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU. « Il y a un esprit très constructif, de très bonnes idées autour de la table. Tout est positif », dit-il. A ce round et celui qui a eu lieu les 14 et 15 janvier à Genève, qui a débouché sur un accord pour appeler à une cessation des combats, le gouvernement internationalement reconnu qui a trouvé refuge à Tobrouk, dans l'est du pays, et certains de ses opposants ont répondu présent. Le gouvernement rival et le Congrès général national ont opté pour le boycott. Ils auraient, disent-ils, souhaité que ce dialogue se déroule sur sol libyen, dans l'oasis de Ghat, dans le sud du pays. Autrement dit, ils ne ferment pas la porte. L'ONU, qui a été réconfortée lundi soir par le Département d'Etat américain - Jennifer Psaki, son porte-parole, a demandé « instamment à toutes les parties, notamment le Congrès national général, de participer aux pourparlers de Genève » et affirmé que son pays ne reconnaîtrait pas le gouvernement parallèle de Omar Al-Hassi installé à Tripoli par Fajr Libya -, semble avoir saisi cette « ouverture ». Elle n'exclut pas de dialoguer avec les groupes armés. Dans les chaumières libyennes, les citoyens ont poussé hier un ouf de soulagement. Certains ont perçu les « premiers résultats » de la réunion et les précisions du département d'Etat comme autant de premiers pas vers une sortie du chaos dans lequel leur pays a été plongé et un « frein » à tous ceux qui multiplient, depuis la mi-décembre 2014, des appels à une intervention étrangère.