Le dialogue entre Libyens sous l'égide de l'ONU sur l'avenir politique du pays se poursuit mardi à Genève pour la deuxième journée consécutive, et se déroule dans «un esprit positif et très constructif», alors que la situation sécuritaire se détériore de plus en plus dans le pays. «Les discussions sur l'avenir politique de la Libye se déroulent dans un esprit positif», a affirmé le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Bernardino Leon. «Les participants discutent des questions à l'agenda, dont la formation d'un gouvernement d'unité nationale, de mesures de confiance et du lieu des prochains rounds», a affirmé dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Minul), qui préside les discussions. «Je suis confiant que les Libyens qui participent au dialogue et, je l'espère, ceux qui s'y joindront ont une ferme volonté de parvenir à un accord de pacifier le pays et de surmonter la crise», a déclaré M. Leon après deux sessions de discussions lundi, ajoutant qu'«il y a un esprit très constructif, de très bonnes idées autour de la table. Tout est positif». Ce second round réunit quelque 17 parlementaires, représentants des conseils municipaux et associations locales, selon la liste des participants publiée par la Minul. Ces discussions se poursuivaient hier au Palais des nations, elles font suite à celles entamées en janvier à Genève et qui avaient débouché sur un accord le 16 janvier pour appeler à une cessation des combats dans le pays. Elargissement des discussions à des représentants locaux L'ONU a précisé qu'à côté du dialogue politique entamé à Genève, une rencontre élargie entre des représentants des conseils municipaux et locaux de tout le pays pour discuter de mesures de confiance aura lieu mercredi en Libye. La Minul veut en outre associer au dialogue à un stade ultérieur d'autres «représentants des partis politiques, des forces tribales et sociales et des groupes armés», selon la même source. Dimanche, la Minul a appelé toutes les parties libyennes et invité tous les participants à aborder ces pourparlers destinés à mettre fin à la crise politique et sécuritaire en Libye dans un esprit d'ouverture et de réconciliation guidé par l'intérêt national supérieur des Libyens. Livré à des milices rivales, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya (Aube de la Libye) et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Le gouvernement internationalement reconnu et certains de ses opposants sont présents. Toutefois, le gouvernement rival de Tripoli a refusé de se rendre en Suisse. Le Congrès général national (CGN), concurrent du Parlement légitimement élu qui a trouvé refuge à Tobrouk, dans l'est du pays, n'avait déjà pas participé au premier round à Genève. Il voulait que le processus se poursuive sur le sol libyen, dans l'oasis de Ghat, dans le sud du pays. Situation sécuritaire inquiétante Depuis la chute de l'ancien régime de Maammar El Gueddafi en octobre 2011, la situation sécuritaire en Libye ne cesse de se détériorer où les enlèvements de Libyens ou d'étrangers, des explosions et des assassinats, sont devenus le quotidien des Libyens. Mardi matin, une voiture piégée a explosé près du Corinthia Bab Africa, le plus grand hôtel de la capitale libyenne, Tripoli, sans faire de victimes selon une source sécuritaire. A Benghazi, trois personnes ont été tuées, selon une source locale. Une autre source d'une entreprise pétrolière dans cette ville a indiqué qu'un de leur employé a été tué mardi sous les balles d'un sniper. Au cours des dernières 24 heures, au moins 18 personnes ont été tuées et 44 autres blessées à Benghazi, selon des sources sécuritaires.