« Les participants discutent des questions à l'agenda, dont la formation d'un gouvernement d'unité nationale, de mesures de confiance et du lieu des prochains rounds », affirme la Minul. « Je suis confiant que les Libyens qui participent au dialogue et, je l'espère, ceux qui s'y joindront ont une ferme volonté de parvenir à un accord, de pacifier le pays et de surmonter la crise », déclare Bernardino Leon, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU. Et d'ajouter : « Il y a un esprit très constructif, de très bonnes idées autour de la table. Tout est positif ». Parallèlement à ce dialogue, l'ONU qui a réussi lors du premier round le 16 janvier dernier à « convaincre » les belligérants libyens d'appeler à une cessation des combats dans le pays, prévoit d'organiser aujourd'hui en Libye, une rencontre élargie entre des représentants des conseils municipaux et locaux de tout le pays pour discuter de mesures de confiance et ultérieurement un dialogue avec d'autres « représentants des partis politiques, des forces tribales et sociales et des groupes armés ». Objectif de l'ONU : « parvenir à un accord pour former un gouvernement d'unité consensuel et arrêter les combats et garantir le retrait par phases des groupes armés de toutes les villes libyennes afin de permettre à l'Etat d'affirmer son autorité sur les infrastructures vitales du pays ». Dimanche, la Minul a appelé toutes les parties libyennes et invité tous les participants à aborder ces pourparlers destinés à mettre fin à la crise politique et sécuritaire en Libye dans un esprit d'ouverture et de réconciliation guidé par l'intérêt national supérieur des Libyens. Le Congrès général national (CGN), concurrent du parlement légitimement élu qui a trouvé refuge à Tobrouk, dans l'est du pays, a opté pour la chaise vide, pour la seconde fois. Il urait souhaité, argue-t-il, que le processus se poursuive sur le sol libyen, dans l'oasis de Ghat, dans le sud du pays. « Je garde l'espoir qu'ils s'impliqueront : ils sont très intéressés par les débats et j'espère qu'ils nous rejoindront quand nous serons en mesure de revenir en Libye », affirme Bernardino Leon qui plaide désormais pour une force internationale de maintien de la paix en Libye. « Même si les négociations de Genève réussissent à mettre fin à la guerre civile », précise-t-il. L'ONU aurait entamé des consultations sur cette question avec les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne. Livrée à des milices rivales depuis la chute du régime de Kadhafi en octobre 2011, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya (Aube de la Libye) établi dans la capitale, et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Hier matin, une voiture piégée a explosé près du Corinthia Bab Africa, le plus grand hôtel à Tripoli. Au moins neuf personnes dont cinq étrangers ont été tuées.