« La lutte contre le terrorisme sera difficile, dure et impitoyable. Elle prendra beaucoup de temps, mais l'Egypte finira par l'emporter », a déclaré le président Abdelfettah Sissi dans un discours au peuple à l'issue d'un Conseil suprême des forces armées, qu'il avait convoqué pour « analyser » les répercussions de ces attaques, conjuguant attentats-suicides, voiture piégée et tirs de mortiers lancés, cinq heures durant, contre onze cibles militaires dans les villes d'Al-Arich, Rafah et Cheikh Zouweid. Et d'ajouter à l'intention d'Ansar Beït al-Maqdess, la branche égyptienne de Daech qui prétend avoir créé un Etat au nord-est de l'Egypte : « Nous n'abandonnerons le Sinaï à personne. Il sera aux egyptiens et nous mourrons pour le défendre. » Parmi les décisions prises par le CSFA : la mise en place d'un « commandement militaire unifié » chargé de « la lutte contre le terrorisme » dans la région du Sinaï. Selon la presse égyptienne, les opérations contre les terroristes vont s'intensifier sous ce commandement militaire unifié et les effectifs et l'arsenal militaire seront augmentés considérablement. Aux chants de « l'Egypte veut une main de fer », des milliers de personnes ont pris part, vendredi après-midi, dans plusieurs villes, aux enterrements des soldats et policiers tombés dans le Sinaï. Comme à chaque attentat, les Frères musulmans sont pointés du doigt par les autorités qui ne font pas la différence entre eux et les groupes armés. La confrérie, qualifiée par Le Caire tantôt de « terroriste », tantôt de « la plus puissante organisation secrète au monde », nie avoir recours à la violence. Désormais, même les brigades al-Qassam du Hamas palestinien sont considérées comme organisation terroriste par la justice égyptienne. La raison ? Elles soutiennent, selon un document présenté par un avocat, les attentats contre l'armée et la police dans le Sinaï. Cette décision, qui succède à celle de mars, à savoir interdiction des activités du Hamas en Egypte et gel de ses avoirs, mettra-t-elle fin à la médiation du Caire dans le dialogue palestinien et les relations de la bande de Ghaza avec le gouvernement israélien ? Si le mouvement politique palestinien a dénoncé le jugement égyptien qu'il qualifie de « dangereuse décision politique qui ne sert que les intérêts de l'occupant » israélien, les brigades Al-Qassam ont affirmé qu'elles ne considéraient « plus l'Egypte comme un médiateur avec l'occupant israélien ».