Le vol du cheptel ovin et bovin a pris de l'ampleur ces deux dernières années, notamment. « Ce sont les ovins qui sont le plus touchés du fait de la facilité de leur transport, contrairement aux bovins », a signalé le président de la Fédération nationale des éleveurs de bétail (FNEB), Djillali Azzaoui. Ce phénomène, qui touche toutes les wilayas, est de plus en plus fréquent dans les Hauts-Plateaux, les régions du Nord et du Sud. « Pour faire face à ces vols, nous organisons régulièrement des campagnes de sensibilisation au profit des éleveurs », a déclaré Azzaoui. Et malgré l'ampleur qu'a prise le vol de cheptel, très peu d'éleveurs contractent une assurance auprès de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA). Le taux des assurés ne dépasse pas les 12, voire 13%. La raison ? « Les problèmes inhérents à la transhumance et à l'identification du bétail », dira le directeur général de la CNMA, Chérif Benhabylès. Une situation que reconnaît le président de la FNEB. « La CNMA refuse d'assurer le cheptel en raison de sa migration périodique et de la difficulté à identifier les bêtes », a-t-il précisé. Il existe, néanmoins, trois solutions, selon Chérif Benhabylès, à savoir le tatouage au niveau de l'oreille, les boucles avec numéro et la puce sous-cutanée. « La meilleure solution est la puce sous-cutanée. A travers la puce, on peut identifier la bête et l'endroit où elle se trouve, et la CNMA a donné un avis favorable pour ce genre d'assurance », a signalé Azzaoui, ajoutant que ce projet est enclenché conjointement avec les éleveurs. « Cette assurance sera gratuite dans un premier temps. Elle est destinée à des éleveurs privés. Ce sera une sorte de sensibilisation et de vulgarisation », a-t-il affirmé. La mise en place des puces est le seul moyen de combattre le vol de cheptel, selon lui. Le cheptel national est constitué de 26 millions d'ovins et de 4 millions de bovins. Pour le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, les éleveurs ont intérêt à s'assurer. « L'assurance leur permettra de reprendre leur activité en cas de vol de bétail », a estimé le chargé de la communication au ministère de l'Agriculture, Djamel Barchiche. « Il faut avoir la culture de l'assurance du cheptel comme on le fait pour l'automobile et contre les catastrophes naturelles », a-t-il souligné. D'ailleurs, le ministère a lancé un appel aux agriculteurs et aux éleveurs de bétail pour saisir l'opportunité, « d'autant que les tarifs de la CNMA sont dérisoires ».