Le secteur de l'Education est à nouveau sous les feux de la rampe. Les syndicats sont montés au créneau et menacent de déclencher une grève les 10 et 11 février. La première responsable du secteur mue, manifestement, par le désir de calmer le jeu, s'est exprimée sur ce qui semble être la préoccupation des enseignants. Mais pas seulement. Mme Benghebrit a louangé la démarche du dialogue qui, dans sa nature et son objet, devrait tendre à prévenir les conflits. Elle a compté que, depuis sa nomination, pas moins de 500 heures ont été consacrées à la concertation avec l'ensemble des acteurs syndicaux sur les problèmes rencontrés dans l'exercice quotidien du métier d'enseignant. L'exercice a servi, selon elle, à satisfaire beaucoup de revendications socioprofessionnelles des travailleurs, mises en avant par les syndicats autonomes. Il subsisterait cependant des questions en suspens. Des doléances qui n'auraient pas eu le traitement escompté, selon les protestataires. Mais pour lesquelles la porte du dialogue n'est pas fermée, rectifie la ministre qui précise que le sujet du statut particulier posé comme revendication emblématique des travailleurs de l'éducation demande un peu plus de temps de par sa complexité. En effet, les syndicats qui ruent dans les brancards exigent que le statut particulier soit amendé ici et maintenant. Et mettent une dose de pression sur la tutelle, en menaçant cycliquement de recourir au bras de fer. Mme Benghebrit reconnaît que ce statut, déjà révisé en 2012, renferme des insuffisances « imputables aux conditions qui ont présidé à son amendement ». Elle n'écarte pas l'hypothèse de remettre sur la table des discussions le thème mais pas dans la précipitation encore moins « sous la pression ». « Le statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation ne doit pas être révisé sous la pression ou avec précipitation », a-t-elle dit lors de sa conférence tenue, hier, consacrée à la présentation des meures prises pour la rentrée scolaire prochaine. Elle arguera qu'un statut particulier doit être établi pour le long terme, ce qui nécessite de prendre une série de mesures et de dispositions. Ne pas se précipiter signifie, pour la tutelle, de veiller à éviter les omissions préjudiciables constatées lors de la révision de ce texte en 2008 puis en 2012. Les syndicats qui se rebiffent seront-ils réceptifs à cet argumentaire ? En tout cas, la fermeté affichée par la ministre de l'Education nationale rétrécit la marge de manœuvre du partenaire social qui, s'il maintient le mot d'ordre de grève de deux jours annoncé, ouvre la porte à un raidissement des positions. Donc à un bras de fer préjudiciable à la bonne marche de l'école au beau milieu de l'année scolaire. « Je refuse de lancer la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation sous la pression ou avec précipitation afin d'éviter l'expérience de l'année 2012 », a notamment lancé Mme Nouria Benghebrit qui subordonne la révision du dispositif à la réunion des conditions favorables relatives à la stabilité du secteur de l'éducation et à l'implication des différents acteurs concernés que sont les enseignants, leurs syndicats et les pédagogues. Et qu'en tout état de cause, le projet ne pourrait être entrepris dans un délai inférieur à cinq années.